La 18ᵉ conférence et exposition annuelle du cajou, organisée par l’Alliance Africaine du Cajou (ACA), s’est ouverte ce 17 septembre 2024 au Sofitel Bénin. Jusqu’au 19 septembre, des entreprises africaines et internationales opérant dans la filière cajou échangeront autour du thème « Bâtir les capacités pour une industrie du Cajou Africain durable ».
Bien que l’Afrique soit le premier producteur mondial de noix de cajou brute, avec une production dépassant 2 millions de tonnes par an, moins de 10 % de cette production est transformée sur le continent à ce jour. « C’est une situation amère pour nos États, car aucune nation, aucun peuple ne peut valablement se développer ni tirer un maximum d’avantages de son secteur agricole en exportant systématiquement ces produits bruts », a souligné Shadiya Assouman, ministre de l’Industrie et du Commerce du Bénin, qui a honoré la cérémonie d’ouverture de sa présence.
En effet, le continent détient 57 % de la production mondiale de cajou, mais ne bénéficie que de 25 à 30 % des opportunités offertes par l’industrie. Cette situation présente un défi auquel la conférence tentera de répondre : identifier les compétences nécessaires pour améliorer la chaîne de valeur du cajou. Elle constitue une opportunité de « partager les expériences, d’apprendre les uns des autres, de négocier des partenariats, de délibérer sur des mesures de renforcement de l’efficacité de l’industrie globale et de faire des affaires entre acheteurs, vendeurs et consommateurs de produits de cajou ou de services qui y sont rattachés », a déclaré André Tandjiekpon, secrétaire exécutif du Conseil International Consultatif du Cajou (CICC).
Après 2008 et 2017, c’est la troisième fois que le Bénin accueille ce rendez-vous international, réunissant les acteurs de la chaîne de production, de transformation et de commercialisation du cajou dans le monde. Ce choix renouvelé n’est pas anodin, car le pays a, depuis plusieurs années, lancé diverses initiatives pour restructurer ses filières.
« Le Bénin fait aujourd’hui de grands progrès dans la transformation locale de la noix de cajou en mettant en œuvre une politique audacieuse […]. Le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Nigeria et d’autres pays ont prouvé que la vision de l’ACA et de ses partenaires, visant à créer une industrie africaine de la noix de cajou compétitive, capable de fournir des produits compétitifs à l’échelle mondiale grâce à la valeur ajoutée, n’est pas une simple rhétorique, mais qu’elle est en bonne voie et sera bientôt réalisée », a déclaré le président de l’ACA, Babatola Faseru.
L’Alliance Africaine du Cajou (ACA), créée en 2006 pour promouvoir une industrie africaine du cajou à l’échelle mondiale, a formé et certifié près de 1 344 personnes comme maîtres formateurs du cajou dans 20 pays différents. Ces personnes font actuellement la différence dans divers aspects des chaînes de valeur du cajou. Depuis 2007, l’ACA organise cette conférence pour poursuivre sa vision.
Les quatre jours que durera cette rencontre permettront de bâtir une industrie de transformation compétitive, inclusive et durable, à travers des panels de discussion et des visites de stands. Les débats incluront également les enjeux du marché international, notamment la législation de l’Union européenne.
Après le Sénégal l’année dernière et le Bénin en 2024, la prochaine édition de la conférence annuelle et exposition se tiendra dans un pays d’Afrique centrale.
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