Dans le monde, la malnutrition touche 6,9 millions d’adolescentes et de femmes enceintes et allaitantes. La crise est plus accablante dans 12 pays selon un rapport de l’Unicef publié le 7 mars 2023. L’institution onusienne alerte et interpelle les gouvernants à investir rapidement dans les programmes de nutrition.
La publication du rapport s’inscrit dans le cadre de la Journée internationale des femmes. Le document présente la situation alimentaire des adolescentes et des femmes enceintes dans le monde. En effet, 6,9 millions parmi elles souffrent de malnutrition aiguë. Ces chiffres sont en hausse vertigineuse (25%) depuis 2020 où le tableau affichait 5,5 millions de la couche féminine affectées par la crise.
Le rapport est intitulé « Dénutries et oubliées : Une crise nutritionnelle mondiale pour les adolescentes et les femmes ». Il révèle par ailleurs plus d’un milliard d’adolescentes et de femmes enceintes souffrant de dénutrition. La cause d’un tel état des lieux résulte de la crise alimentaire mondiale selon la directrice générale de l’Unicef, Cathérine Russell. « Si la communauté internationale n’agit pas de toute urgence, cette crise pourrait avoir des conséquences durables sur les générations futures », alerte-t-elle.
La dénutrition et la malnutrition ont des « conséquences dévastatrices » sur la vie et le bien-être des sujets concernés. Ainsi, l’Unicef pense que la prévention de l’une chez les enfants implique la lutte contre l’autre chez les adolescentes et les femmes. Aussi le rapport lance-t-il un appel urgent aux gouvernants et partenaires à « agir rapidement ». Ceux-ci devront travailler « à transformer les systèmes d’alimentation, de santé et de protection sociale en faveur des adolescentes et des femmes ».
LIRE AUSSI : « Il y a tant à gagner en réduisant les pertes alimentaires »
L’Unicef propose à cet effet quatre moyens consignés dans le rapport, qui sont entre autres liés à l’accès des adolescentes et femmes vulnérables aux programmes de protection sociale. Il suggère également la mise en œuvre des politiques et mesures adéquates. Sans oublier l’élimination des normes sociales et de genre discriminatoires.
Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance, 12 pays sont les plus durement touchés par la crise alimentaire et nutritionnelle mondiale. Il s’agit de l’Afghanistan, le Burkina Faso, l’Éthiopie, le Kenya, le Mali, le Niger, le Nigéria, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud, le Tchad et le Yémen. Ces pays « constituent l’épicentre d’une crise nutritionnelle mondiale qui a été exacerbée par la guerre en Ukraine ainsi que par la sécheresse, les conflits et l’instabilité en cours dans certains d’entre eux », rapporte l’Unicef.
Emmanuel M. LOCONON
