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Campagne agricole 2022-2023: Les chiffres témoins d’une agriculture émergente

Divers acteurs du secteur agricole se sont réunis ce jeudi 19 septembre 2024 à Cotonou pour passer en revue les performances du secteur agricole au cours de la campagne agricole 2022-2023. En gros, les chiffres rendus publics peignent un secteur agricole en pleine croissance malgré les difficultés rencontrées par les agriculteurs.

Organisé par le ministère de l’Agriculture, la revue des performances du secteur agricole pour le compte de la gestion 2023 intervient dans un contexte de changement climatique, de promotion du tissu industriel pour la valorisation des produits agricoles, de professionnalisation des acteurs des filières agricoles et de promotion de la production locale de produits carnés, avec en perspective l’interdiction de l’importation des produits congelés de volaille dès 2025.

Pour Françoise Assogba, secrétaire général du ministère de l’Agriculture, c’est tout de même un moment crucial pour faire le point sur les résultats obtenus dans le secteur au cours de l’année écoulée et réfléchir aux améliorations nécessaires pour de meilleures performances.

campagne agricole
Françoise ASSOGBA, Secrétaire général du Ministère de l’agriculture

Les performances des productions en 2023

Pour la campagne agricole en 2023, on note une bonne croissance de tous les groupes de cultures par rapport à 2022. La production céréalière a connu une hausse de 19 %, passant de 2 300 000 tonnes en 2022 à 2 740 000 tonnes en 2023. Quant à la production des racines et tubercules, elle passe de 7 600 000 tonnes en 2022 à 7 850 000 tonnes en 2023, soit un accroissement de 3 %.

La production des légumineuses a été améliorée de 12 %, passant de 756 000 tonnes en 2022 à 846 000 tonnes en 2023. La production maraîchère a progressé de 6 %, passant de 675 000 tonnes en 2022 à 718 000 tonnes en 2023. La production de coton en 2023 a connu un accroissement d’environ 2 %, atteignant 599 456 tonnes, grâce à une augmentation des rendements de 14,6 %. La production d’anacarde a enregistré un bond de 9 %. Il faut noter que les meilleures performances du secteur agricole en 2023 ont été enregistrées au niveau du soja et du maïs, qui ont grimpé respectivement de 23,5 % et 27 %.

Les conditions favorables aux performances

Plusieurs facteurs ont favorisé l’amélioration de l’état du secteur agricole en 2023. « Il a été enregistré 1 207 mm de pluies, soit un écart positif de 125 mm par rapport à l’année 2022 », a souligné le représentant de la Chambre nationale de l’agriculture (CNA) du Bénin, Léopold Lokossou. De même, le budget spécifique du ministère de l’Agriculture et de la Pêche s’est accru de 33,36 %, tandis que les dépenses publiques au profit du secteur agricole ont évolué d’environ 1 % de 2022 à 2023.

Aussi, les investissements consentis dans les principales cultures d’exportation ont relevé de belles performances. « Les exportations de coton, d’anacarde, de karité, d’ananas et de soja représentent 94,7 % des recettes d’exportation de produits végétaux et 68,5 % du total des exportations du Bénin, tous produits confondus. »

Léopold LOKOSSOU, représentant de la chambre nationale de l’agriculture (CNA) du Bénin

Les défis à relever

Ces performances, bien qu’elles témoignent d’une bonne organisation de la campagne et des grands efforts consentis à divers niveaux, n’ont pas été obtenues sans difficultés. Selon la Plateforme nationale des organisations paysannes et de production agricole (PNOPPA), représentée par Jonas Gbeffo, les défis concernent la commercialisation du soja et du cajou, la psychose créée par des actes de barbarie perpétrés par des terroristes dans les communes de Banikoara, de Kérou, de Kalalé et de Materi, ainsi que le coût élevé des intrants agricoles dû à la persistance de la guerre russo-ukrainienne.

Jonas GBEFFOLA, représentant de la Plateforme nationale des organisations paysannes et de production agricole (PNOPPA)

À cela s’ajoutent la persistance des conflits entre agriculteurs et éleveurs, la mauvaise compréhension et les difficultés liées à l’application de l’engrais simple superphosphate, ainsi que les effets des changements climatiques.

Ces difficultés demeurent un défi majeur pour tous les acteurs de la filière. Elles feront d’ailleurs l’objet de débats lors des panels de discussion inscrits au programme des deux jours d’activités de la revue.

Dorice M. AHOLOUKPE

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