Depuis 2007, le Togo fait face à des épisodes récurrents de grippe aviaire, une menace sérieuse pour le secteur de l’élevage et la sécurité alimentaire du pays. Afin de mieux anticiper et répondre aux crises sanitaires, le Togo, en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a lancé le lundi 11 novembre 2024, un atelier national pour renforcer la gestion des urgences de santé animale.
L’atelier s’est tenu en présence des acteurs du secteur vétérinaire national et des partenaires internationaux. Il s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui au renforcement de la préparation et de la réponse aux urgences sanitaires au Togo (PREPRUS-Togo). Ce projet vise à améliorer les capacités de réponse des services vétérinaires face aux urgences sanitaires, comme les épidémies de grippe aviaire qui ont régulièrement affecté le pays, la plus récente datant de 2023 dans une ferme de poules pondeuses à Bernard-Kopé.
L’objectif principal de cet atelier, selon le responsable du bureau de la FAO au Togo Djiwa Oyétounde, est « d’équiper les participants des outils nécessaires pour mieux comprendre et gérer les situations d’urgence sanitaire ». « À l’issue de cette formation, nous souhaitons que les différents acteurs des institutions concernées soient en mesure d’anticiper plus efficacement les crises sanitaires et d’agir de manière coordonnée », a-t-il déclaré.
L’atelier adopte une méthodologie en quatre phases : prévention, alerte, gestion de la crise et reconstruction. Selon le Dr Frédéric Poudevigne, vétérinaire principal à la FAO, « cette approche collaborative et interdisciplinaire est essentielle pour prévenir les risques et renforcer la résilience des communautés locales. Nous répartissons les actions nécessaires à chaque phase, en mettant l’accent sur la surveillance et la détection pour assurer une réponse rapide et coordonnée ».
Le ministre d’État Yark Damehame, chargé des ressources halieutiques et animales, a salué l’initiative, soulignant que la stratégie « Une seule santé« , qui lie la santé humaine, animale et environnementale, est essentielle pour assurer la sécurité sanitaire du pays. « Cette approche intégrée, qui prend en compte toutes les dimensions de la santé, est fondamentale pour la gestion des risques sanitaires et pour garantir la sécurité alimentaire », a-t-il affirmé lors de l’ouverture de l’atelier.
À l’issue des cinq jours de formation, les participants élaboreront un plan d’action structuré, avec des objectifs à court, moyen et long terme. Ce plan visera à renforcer la capacité du pays à répondre aux futures crises de santé animale et à protéger ainsi la santé des populations et la durabilité du secteur agricole.
Cet atelier représente un pas important dans la préparation du Togo à faire face aux défis sanitaires futurs. Grâce à ce renforcement des capacités, le pays se positionne pour mieux anticiper et gérer les crises de santé animale, protégeant ainsi les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de ses citoyens.
Dorice M. AHOLOUKPE
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