Afin de mieux relever les défis liés à la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest et au Sahel, des acteurs représentant la CEDEAO, le CILSS et l’UEMOA ont organisé un atelier régional à Cotonou le 6 novembre 2023. L’objectif était d’élaborer un guide facilitant l’intégration de la nutrition dans les documents stratégiques des secteurs contribuant à la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la sous-région. Cette initiative s’inscrit dans l’agenda du Projet d’Amélioration de la Gouvernance de la Résilience, de la sécurité Alimentaire et Nutritionnelle de l’Agriculture Durable en Afrique de l’Ouest (PAGR-SANAD) qui jouit de l’appui financier de l’Union Européenne.
Les pays du Sahel, qui connaissent une crise alimentaire de plus en plus grave depuis 2005, enregistrent 40% des cas de malnutrition chronique. Ce qui se traduit par le retard de croissance, l’émaciation, le surpoids et l’obésité. Cette situation a conduit à la création du mouvement Scaling Up Nutrition (SUN), auquel la plupart des pays de la région ont adhéré, dans le but de mobiliser des ressources nationales et de développer des mécanismes de financement pour la nutrition. Cependant, ces adhésions n’ont pas eu un impact significatif sur l’élaboration des politiques agricoles et nutritionnelles au niveau des États (notamment dans les Programme Nationaux et Régional d’investissements Agricoles et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle).
C’est pourquoi le PAGR-SANAD apporte un soutien institutionnel pour fournir à ces pays un document de référence propre à la sous-région. Selon le Secrétaire exécutif Adjoint par intérim du CILSS, Hubert N’Djafa Ouaga, ce programme est à la pointe pour initier et discuter des différentes approches d’intégration de la nutrition en vue de créer un guide consensuel d’intégration de la nutrition. Ce document doit permettre à tous les États d’Afrique de l’Ouest et du Sahel de faire de la nutrition une priorité dans leurs politiques et programmes stratégiques liés à l’agriculture et à l’alimentation.
Tout comme de nombreux autres pays, les autorités béninoises ont adopté une approche multisectorielle pour résoudre efficacement les problèmes de nutrition depuis l’adhésion du Bénin au SUN en 2008. Cependant, il est nécessaire de renforcer les capacités des secteurs impliqués dans cette démarche depuis deux décennies. Jacques Houngla, Directeur de l’alimentation et de la nutrition représentant le ministère de l’agriculture, souligne l’importance du renforcement des capacités des secteurs contributeurs pour améliorer l’intégration de la nutrition dans les documents stratégiques.
Ainsi, jusqu’au 10 novembre, ces acteurs devront produire un plan directeur consensuel pour le guide, accompagné d’un plan d’action pour la collecte des données.
Il convient de noter que depuis son lancement en 2019, le PAGR-SANAD a régulièrement analysé la situation de la vulnérabilité alimentaire dans les 17 pays de la sous-région. Aussi, il a effectué un diagnostic des systèmes d’information sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et renforcé les capacités des institutions du Réseau des organisations paysannes et des producteurs de l’Afrique de l’Ouest (Roppa) en matière de gouvernance.
