Le Centre africain pour le développement équitable (Aced) a mené une étude sur l’état de préparation du Bénin en matière de transformation numérique de l’agriculture et de l’adaptation aux changements climatiques. Ceci, dans le cadre du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP) mis en œuvre par le Global center on adaptation (GCA) et la Banque africaine de développement (BAD). En marge de la présentation des résultats des travaux de l’étude aux parties prenantes, le directeur de recherche de ACED a expliqué à Agratime de quoi il s’agit concrètement. Lisez plutôt !
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Agratime : Que peut-on savoir du profil de l’agriculture numérique et de l’adaptation aux changements climatiques au Bénin ?
Rodrigue Castro Gbèdomon : Le profil de l’agriculture numérique et de l’adaptation aux changements climatiques au Bénin est un cliché de la situation de l’écosystème de l’e-agriculture et de l’adaptation afin de pouvoir opiner sur le niveau de préparation du Bénin pour la transformation de ces deux secteurs d’activité. On peut catégoriser l’étude menée par Aced en trois niveaux. Le premier niveau c’est le contexte même de l’agriculture, les défis climatiques et les opportunités. Il faut étudier le numérique pour relever ces défis.
Le deuxième volet est beaucoup plus lié à l’environnement de facilitation et à l’environnement opérationnel, ce que nous avons concrètement sous la main et le niveau auquel nous en sommes ; puis le troisième niveau porte sur les défis et les leviers d’actions. Les leviers d’actions se définissent concrètement par rapport à l’écart entre ’’ là où nous voulons aller et là où nous en sommes ‘’ et quelles sont les actions à mettre en œuvre pour y arriver.
Qu’en est-il donc des leviers d’action et d’investissement pour la transformation numérique de l’agriculture et de l’adaptation aux changements climatiques ?
Nous avons identifié assez de leviers, d’abord sur le plan structurel qui relève du rôle régalien de l’Etat et puis des leviers qui relèvent beaucoup plus de l’environnement opérationnel donc des acteurs du secteur, et des acteurs qui viennent en soutien. Pour ce qui est de l’environnement structurel, les leviers vont beaucoup plus dans le sens de l’investissement dans les infrastructures du numériques, il faut améliorer aussi la connexion et mettre un accent sur la formation au métier du numérique.
Pour ce qui est de l’environnement opérationnel, c’est beaucoup plus dans le renforcement de capacité des innovateurs dans le secteur du numérique, mais aussi dans l’administration fonctionnelle et numérique des producteurs, qui sont les derniers utilisateurs des solutions numériques. Toujours pour ce qui est de ce volet opérationnel, nous avons aussi suggéré qu’on puisse mettre en place une plateforme numérique centralisée notamment pour les solutions qui traitent les questions de l’information climatique.
En résumé, où en est aujourd’hui le Bénin dans la transformation numérique dans le secteur agricole ?
Le Bénin, depuis 2016, a fait des progrès énormes dans sa transformation numérique. Par exemple la pénétration du mobile ; la pénétration de l’internet, l’investissement dans les infrastructures du numérique et le cadre réglementaire qui a été verbalement fourni et qui crée aujourd’hui un cyber espace sécurisé, en tout cas le plus sécurisé dans la sous-région ; ce qui crée des acquis pour l’e-agriculture.
De façon spécifique, par rapport aux gains de l’agriculture, le Bénin a mis en place une stratégie e-agriculture 2020-2025, et en 2022 très récemment, a mis en place la stratégie de l’intelligence artificielle et des mégas donnés avec une priorité axée sur l’agriculture. Tout ceci représente des éléments qui prédisposent le Bénin à pouvoir accélérer la transformation numérique de son agriculture et l’adaptation aux changements climatiques
Réalisation :
Sèna Serge ADJAKOU & Emmanuel LOCONON