Le Bénin dispose d’un fort potentiel favorable à l’entrepreneuriat agricole, qui se révèle comme la solution primordiale aux problèmes de sécurité alimentaire et d’emplois qui sévissent dans le pays. Fidélia Koumassegbo est une entrepreneure béninoise passionnée de l’agroalimentaire. Elle transforme des céréales comme le maïs, le mil et le sorgho en farines de bouillie.
Avec une double licence en administration et gestion des ressources humaines, ainsi qu’en science juridique, droit des affaires et carrière judiciaire, Fidélia s’est rapidement lancée dans le domaine de l’entrepreneuriat. Ce projet a vu le jour après la naissance de sa fille, avec pour objectif d’aider les femmes fonctionnaires.
« Ce projet est né au moment où ma fille aînée entamait la phase de l’accompagnement alimentaire. Alors que les conditions de travail ne me laissaient pas assez de temps pour en produire, ma mère a proposé de m’aider avec sa propre recette. Son médecin pédiatre, ayant apprécié les effets bénéfiques de cette farine sur la santé de l’enfant, m’a recommandé de lui en donner davantage. C’est de là qu’est venue l’idée de produire cette farine pour aider les mamans fonctionnaires et celles qui manquent de temps », a-t-elle expliqué.
« Les farines Céréales Petit Gourmand » sont un mélange de céréales transformées en une farine enrichie. Composée de maïs, de mil, de sorgho et de soja, « c’est une farine recommandée pour le sevrage et l’accompagnement alimentaire des enfants », a ajouté Fidélia. La farine Petit Gourmand est composée de deux variétés : une variété avec du soja et une deuxième sans soja. Dans la préparation du produit, Fidélia ne dispose pas de main-d’œuvre, elle est souvent aidée par sa mère et ses cousines.
Des difficultés
De l’approvisionnement des céréales à leur transformation, Fidélia Koumensigbo rencontre de nombreuses difficultés. « Il y a le manque de stratégie de communication et la limitation dans l’atteinte du marché, notamment les pharmacies qui ont besoin de voir l’autorisation sur les produits avant de les prendre », a souligné la promotrice.
« Avec les puissantes machines, il nous faut aussi un local, un terrain approprié. C’est-à-dire une parcelle pour cela ». Ces différents facteurs ralentissent l’évolution du produit sur le marché et empêchent l’accès à plus de canaux de distribution comme les pharmacies, les supérettes, les grandes surfaces et l’alimentation..
La vente de la farine Céréales Petit Gourmand est précaire. « Il y a des jours sucrés et des jours salés ou des jours amers. Ces jours-là, tu peux vendre comme tu peux ne pas vendre durant une longue période ».
Elle observe souvent des critiques négatives sur son produit, ce qui déstabilise son moral. « Il y a des moments où tu rencontres des gens qui critiquent ton produit de façon à te saper le moral », déplore Fidélia Koumassegbo
L’entrepreneuriat, un défi
L’entrepreneuriat pour Fidélia est « une aventure passionnante, regorgeant de défis, mais aussi très éprouvante. Passionnante car on apprend beaucoup, on rencontre du monde et on développe des relations. On a toujours cette envie de relever des défis et on se sent boosté à chaque fois que ces défis sont relevés ». Elle conseille aux futurs entrepreneurs de garder leur objectif initial et de se faire confiance quoi qu’il arrive. « Il faut se rappeler son objectif initial, sa passion, son ambition afin de voir le résultat. Comme le dit un proverbe chinois, le chemin de mille lieues commence par un pas. Si vous avez une vision, une passion ou une idée, n’ayez pas peur de faire ce premier pas », a-t-elle conclu.
Dorice M. AHOLOUKPE
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