Le Bénin annonce un plan pour dynamiser son secteur agricole, notamment la filière ananas. Lors du conseil des ministres du mercredi 8 mai 2024, une décision stratégique a été prise : mise en place d’un laboratoire de vitro-plants et création d’une ferme élite dédiée à cette culture exotique.
Entre 2016 et 2023, la production d’ananas a connu une croissance spectaculaire au Bénin, passant de 244 000 tonnes à 520 000 tonnes. Cette augmentation a également entraîné une hausse des exportations, avec un chiffre impressionnant de 3 016 000 litres de jus exportés en 2023, contre seulement 316 000 litres en 2019.
Mais malgré ces performances, des défis persistent, comme l’accès aux intrants et la pression sur les terres du bassin traditionnel de production de l’ananas à Allada. L’exécutif constate l’amenuisement de ces terres, du fait de l’urbanisation et de l’industrialisation en cours dans la zone. Pour y remédier, le gouvernement béninois opte pour une approche novatrice : mettre en place un laboratoire et une ferme élite pour la production et l’exportation de l’ananas.
« Aux termes des études de faisabilité réalisées, il convient de retenir que le laboratoire de vitro-plants servira à couvrir les besoins en rejets d’ananas à raison de douze millions de plantules par an ; et à la relance de la filière manioc avec la production annuelle d’un million de plantules puis cinq cent mille plantules pour la banane », précise le compte rendu du conseil des ministres.
La ferme élite deviendra le fer de lance de la production d’ananas, sécurisant sur mille hectares une production annuelle pouvant atteindre soixante-quinze mille tonnes. Elle servira également de référence pour les vitro-plants produits par le laboratoire. Pour concrétiser ces projets novateurs, le Conseil autorise la contractualisation avec une entreprise internationale spécialisée en biotechnologie végétale.
Cette mesure marque une étape décisive dans la diversification et la compétitivité du secteur agricole béninois. En favorisant l’essor de la filière ananas, le pays entend assurer la durabilité d’une filière qui fait sa fierté sur le marché international. Par exemple, l’ananas pain de sucre du Plateau d’Allada sidère les Chinois.
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