La Politique nationale d’Alimentation et de Nutrition pour l’échéance 2024-2033 a été approuvée ce mercredi 24 juillet 2024 en Conseil des Ministres. Ce plan stratégique vise à renforcer la sécurité alimentaire au Bénin.
Selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 2006, au Bénin, plus de deux enfants de moins de 5 ans sur cinq (43%) accusent un retard de croissance (21% sous la forme modérée, 22% sous la forme sévère).
L’analyse récente de l’exécutif béninois révèle une gouvernance institutionnelle fragmentée dans le secteur de l’alimentation et de la nutrition. L’insécurité alimentaire, la qualité des aliments et les insuffisances des interventions nutritionnelles menacent la prévention et la prise en charge de la malnutrition. « Cette situation engendre des prévalences du retard de croissance et de l’anémie chez les enfants. Ces troubles nutritionnels carentiels ont des conséquences graves sur les potentiels cognitif et productif de ces adultes de demain et sont sources d’obésité, de diabète et d’hypertension artérielle », indique le compte rendu du Conseil des Ministres.
Le conclave en est arrivé à la conclusion de la présence d’un besoin crucial de coordination et d’une vision stratégique intégrée. La Politique nationale d’Alimentation et de Nutrition « a identifié des stratégies intégrées d’intervention orientées vers l’amélioration de la coordination multisectorielle, la gouvernance et la redevabilité, l’amélioration de la nutrition de l’adolescente, de la femme enceinte ou allaitante et de l’enfant, le renforcement de l’alimentation scolaire, la lutte contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire ainsi que la communication pour mieux comprendre et agir en faveur de la nutrition en adéquation avec le diagnostic situationnel », précise le compte rendu.
L’exécution de cette politique contribuera à réduire la malnutrition au Bénin. Elle vise à garantir qu’à l’horizon 2033, « chaque personne jouit d’une sécurité alimentaire et d’un état nutritionnel optimal ».
Colloque sur les politiques publiques agricoles
Des experts sont actuellement réunis à l’Université d’Abomey-Calavi autour d’un colloque pour diagnostiquer les politiques publiques agricoles et le rôle des collectivités territoriales dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique. Lors de la cérémonie d’ouverture, Professeur Nadia Fènou Fogny a notifié que : « Les politiques agricoles et les éléments de changement climatique, les crises sanitaires, les crises politiques sont tout autant de facteurs qui vont influencer le système alimentaire et rendre contre-performants les résultats que nous observons en termes de malnutrition qui se présente en Afrique plus comme un double fardeau mais désormais comme un triple fardeau. Nous parlons de malnutrition par insuffisance, nous parlons de malnutrition par carence en micronutriments mais nous parlons aussi de cet aspect de la malnutrition par surcharge qui inflate de plus en plus nos chiffres. Quand vous regardez les enquêtes démographiques et de santé actuellement, nous sommes passés des 10 % il y a une dizaine d’années à des 20 % de taux de surcharge pondérale, d’obésité et tout ce qui va avec comme maladie chronique. »
Nomination
Lors de la rencontre hebdomadaire de ce 24 juillet, plusieurs nominations ont été prononcées. Pour le compte du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Comlan Hervé Sossou a été choisi pour le poste de Directeur général de l’Institut national des Recherches agricoles du Bénin (INRAB). Le chercheur agroéconomiste, jusque-là Chef Programme Analyse de la Politique Agricole de l’INRAB, succédera à Adolphe Adjanohoun, nommé par le décret n° 2018-324 du 23 juillet 2018.
