Les Sociétés et Offices chargées de la Gestion des Stocks Nationaux de Sécurité Alimentaire au Sahel et en Afrique de l’ouest réuni en réseau (Resogest) étaient en assemblée générale ordinaire ce mercredi 23 février 2022 à l’Hotel Azalai de Cotonou . Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’atelier régionale du Resogest ouvert du 21 au 24 février et qui a été meublée de la réunion du bureau du réseau le 21 février puis d’une assemblée extraordinaire le 22 février. L’objectif, évaluer le parcours de l’organisation depuis l’assemblée générale de 2017 tenue à Accra au Ghana ainsi que les insuffisances et les pistes d’amélioration en se dotant des organes nécessaires. Ceci permettra de répondre à la problématique de l’insécurité alimentaire qui plane sur les pays du sahel et dans les régions ouest-africaines.
En cas de crise, les États ont l’obligation d’assurer la disponibilité alimentaire et surtout la maîtrise des coûts des denrées afin d’en faciliter l’accès aux populations. Conscients de cette nécessité surtout face à la menace d’insécurité alimentaire qui plane sur les pays de la sous-région en 2022, le Reseau des Sociétés et Office chargés de la Gestion des Stocks Nationaux de Sécurité Alimentaire (Resogest) au Sahel et en Afrique de l’ouest, mis en place par le Comité Permanent Inter-états de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (Cilss), a jugé de la nécessité de débattre de la problématique.
L’assemblée générale organisée à cet effet a réuni un parterre d’acteurs nationaux et sous régionaux afin de faire le point de la mise en œuvre du plan de travail budgétisé 2020 2021, de valider les rapports d’activité et financier du bureau sortant du Resogest, d’élire un nouveau bureau et d’adopter un nouveau plan de travail pour l’année 2022 2023. Il s’agira aussi de réfléchir à la bonne gestion des stocks de sécurité alimentaire constitués au niveau des pays et surtout à des voies pour prémunir les populations des effets néfastes des ruptures d’approvisionnement alimentaires.
« Malgré l’attention accordée par les gouvernants aux questions de sécurité alimentaire, les analyses du Cadre Harmonisé prévoient une crise alimentaire et nutritionnelle importante en 2022 dans la région du sahel et de l’Afrique de l’Ouest, et ce pour la 3e année consécutive. » a souligné Youssouf Maiga, Président du Resogest. En effet, on estime à 65 millions, le nombre de personnes qui pourrait subir une pression alimentaire entre juin et août 2022 si des mesures ne sont pas prises. Près de 24 millions de personnes ont déjà besoin d’une assistance d’urgence, et ces chiffres pourraient davantage grossir si des mesures ne sont pas prises pour pallier les crises sécuritaire et sanitaire de la Covid 19 à la base de ces prévisions alarmantes.
Face à la situation, et à la faveur du renouvellement du bureau du Resogest, les ouvriers de la constitution de la réserve de sécurité alimentaire réitèrent leur engagement à prendre les mesures idoines pour juguler la crise, « car ce n’est qu’ensemble que les pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest parviendront à relever le défi majeur qui est d’enrayer l’insécurité alimentaire et la pauvreté dans la région » a précisé Soukeyna Diaw, coordonnatrice régionale du Projet d’Amélioration de la Résilience et de la sécurité Alimentaire et Nutritionnelle et de l’Agriculture Durable (PAGR-SANAD) en Afrique de l’Ouest.
Le Bénin, pays hôte de cette rencontre régionale ne se soustrait pas à cet engagement. Saluant l’honneur qui est fait au Bénin d’accueillir ce rendez vous, Évariste Gounou, représentant du ministre de l’Agriculture a souhaité que les efforts tendent à « privilégier le partage et les appuis techniques et méthodologiques pour ceux qui sont nouveaux dans le dispositif ». Ceci pourra mettre tout le monde au même niveau dans la constitution et la bonne gestion des stocks de sécurité alimentaire.
Rappelons que le Resogest découle de la volonté des États d’assurer la coordination de leurs actions et la solidarité pour prévenir et faire face aux crises alimentaires dans l’espace Cedeao. Depuis sa création , le réseau bénéficie de l’appui technique et financier du Cilss, à travers le projet PAGR-SANAD, financé par l’Union européenne.
Joanitha DEGBEAWO