Le vendredi 26 juillet 2024, de nombreux producteurs, transformateurs et journalistes ont visité le Centre National de Spécialisation sur le maïs (CNS-Maïs), géré par un Centre de recherche agricole de l’INRAB, à Niaouli dans la commune d’Allada. Cette visite thématique visait à faire connaître de nouvelles techniques de culture, des machines de transformation et des semences résistantes aux aléas climatiques, tout en renforçant les échanges fructueux entre les responsables du centre et les producteurs.
Confronté au manque de vulgarisation des recherches, le projet « Technologies et Innovations Agricoles pour l’Accroissement de la Résilience des Systèmes de Production et des Exploitations Familiales en Afrique de l’Ouest et du Centre » (TARSPro) a organisé une visite du CNS-Maïs, et destinée aux acteurs agricoles. L’objectif de cette initiative était double : d’une part, informer les producteurs et transformateurs des nouvelles technologies disponibles, et d’autre part, fournir aux journalistes des informations précises qu’ils pourront relayer au grand public.
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« La recherche cherche, la recherche trouve, mais cela n’atteint pas toujours les bénéficiaires finaux. Nous avons besoin des journalistes pour diffuser nos technologies afin que les producteurs puissent en bénéficier et améliorer leurs rendements et leur bien-être », a déclaré Dr. Alice Djinadou Kodoura, point focal TARSPro-PRSA/FSRP–IREACH.
Le CNS-Maïs, objet de la visite, abrite un parc de technologie, d’innovation végétale et animale, ainsi qu’une section dédiée à la post-récolte. « Nous avons choisi des technologies vraiment probantes pour booster l’agriculture, collectées et mises en place ici au parc », a précisé le directeur scientifique de l’Institut National de la Recherche Agricole (INRAB), Angelo Djihinto.
Les technologies qu’ils renferment sont exposées aux acteurs agricoles depuis la semaine dernière, lors de visites thématiques. Le 28 juillet a marqué le tour des transformateurs de découvrir les innovations présentées dans le centre. « Nous amenons ceux qui doivent utiliser ces technologies à voir en un même lieu tout type de technologies. C’est-à-dire, nous pouvons prendre une journée, nous appelons uniquement les producteurs et nous leur montrons les technologies végétales », a confié Alice Djinadou Kodoura.
Des démonstrations pratiques
Lors de leur visite au Centre National de Spécialisation sur le Maïs (CNS-Maïs) de Niaouli, les participants ont été exposés à une variété de technologies et d’innovations agricoles. Ils ont découvert des variétés de maïs améliorées à cycle court, spécialement conçues pour s’adapter aux changements climatiques. En ce qui concerne le manioc, quatre variétés ont été présentées : deux variétés purifiées exemptes de maladies et deux variétés enrichies en bêta-carotène avec une chair jaune.
Pour le soja, des techniques de densité de semis optimisées ont été introduites. Oud Sakek Moussibaou, technicien du parc, a expliqué que le soja cultivé ici est non déhiscent, ce qui signifie que les gousses ne s’éclatent pas à maturité, augmentant ainsi le rendement. Il a également mentionné que les producteurs peuvent améliorer leurs rendements en ajustant l’écartement des plantations.
Les visiteurs ont appris l’existence de nouvelles variétés de riz, comme la variété Bénin Riz 2p, qui est tolérante à la sécheresse et compatible avec la culture du maïs.
En pisciculture, le parc a développé des prototypes d’étangs adaptés aux zones de plateau et des techniques pour élever des poissons en bacs, permettant ainsi l’élevage en tout lieu grâce à l’utilisation de demi-bâches qui préservent l’écosystème aquatique.
Concernant les équipements post-récolte, le parc propose des machines pour l’égrenage et le vannage, ainsi que des équipements pour fabriquer des blocs multi-nutritionnels pour l’alimentation des petits ruminants. Le CNS-Maïs valorise les débris de maïs en alimentation animale, illustrant ainsi une approche d’économie circulaire. La visite a également permis aux participants de découvrir des produits transformés dont la purée de tomate.
Le gestionnaire du parc a souligné que l’INRAB ne produit pas d’OGM, mais des semences de base et pré-base destinées aux semenciers. Le parc sert de vitrine pour ces technologies, permettant aux producteurs de choisir et d’adopter celles qui répondent le mieux à leurs besoins. Des semences certifiées sont également mises à leur disposition.
Les acteurs s’engagent pour la diffusion des technologies
Pour les producteurs, les informations issues des recherches sont transmises via les Agences Territoriales de Développement Agricole (ATDA). La visite de ce 26 juillet visait à renforcer ce canal d’information, d’où la présence des journalistes conduits par l’Association des Journalistes et Communicants spécialistes de l’Agriculture du Bénin. Le président du regroupement, André Tokpon, s’est dit content de cette séance, qui a permis aux hommes des médias de découvrir le projet TARSPro et d’aller au contact des acteurs agricoles. Cela va déboucher sur la production de plus d’éléments journalistiques liés à leur domaine de spécialisation.
« C’est très intéressant. Nous félicitons le gouvernement et le ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche pour leurs efforts constants pour réduire la faim dans notre pays car le taux de malnutrition est toujours galopant », a confié Edith Mireille Deguenon, présidente de l’Association Nationale des Transformateurs de Maïs du Bénin (ANTMB). Elle s’est engagée à vulgariser les innovations vues lors de la visite auprès des autres membres de son association.
Pour joindre l’utile à l’agréable, les organisateurs de la visite ont distribué des kits de divers produits transformés et des semences aux participants.
L’installation du parc de technologies est le résultat d’un financement du TARSPro, du Programme de Résilience du Système Alimentaire en Afrique de l’Ouest et du Centre (PRSA/FSRP) et de l’Innovative Research Extension and Advisory Coordination Hub (Pôle de Coordination, Innovation Recherche, Vulgarisation et Conseil, IREACH). Les fonds ont été confiés au Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricole (CORAF) et à l’INRAB.
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Félicitations à vous pour le compte rendu de qualité. Plein succès