Courant 1er semestre de 2023, le Centre africain pour le développement équitable (ACED) a réalisé une étude inclusive sur la transformation numérique de l’agriculture et l’adaptation aux changements climatiques au Bénin. Les résultats des travaux de l’étude ont été présentés, mercredi 26 juillet 2023, au détour d’un dialogue national multi-acteurs à Cotonou.
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En moins de dix ans, le Bénin a énormément progressé dans sa transformation numérique, une opportunité pour son agriculture impactée par les effets des changements climatiques. Telle est la principale conclusion tirée des travaux de l’étude réalisée par ACED dans le cadre du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP) mis en œuvre par le Global center on adaptation (GCA) et la Banque africaine de développement (BAD).
Selon le directeur de recherche de ACED, Dr. Castro Gbèdomon, l’étude menée de janvier à juin 2023 vise à apprécier l’écosystème de l’agriculture numérique au Bénin. Elle a aussi pour objectif d’évaluer l’état de préparation d’adaptation du pays aux changements climatiques. Ainsi, la présentation des résultats des travaux, effectuée lors de l’atelier est axé sur trois points essentiels: le contexte agricole du Bénin, les défis et opportunités ainsi que les leviers d’actions pour la transformation numérique du secteur.
L’étude de ACED s’appuie sur un certain nombre de facteurs dont les nouvelles orientations et politiques agricoles, le renforcement du cadre règlementaire et technologique sans oublier la promotion des filières à haute valeur ajoutée. A en croire la secrétaire générale du ministère de l’agriculture, Françoise Assogba, l’initiative s’inscrit dans la logique de la vision de l’Etat béninois de rendre son agriculture (qui représente 27% du PIB), dynamique, compétitive, attractive et résiliente au climat.
Un impératif
Les changements climatiques constituent l’un des problèmes majeurs à régler, souligne l’étude. Ils se manifestent par les perturbations météorologiques, la dégradation et l’appauvrissement des sols, etc., qui induisent la baisse de la productivité et compromettent la sécurité alimentaire. La filière maïs, selon l’étude, est la plus vulnérable devant le coton, l’anacarde, le riz, l’élevage des bovins et le soja. Alors, « la transformation numérique de notre agriculture n’est pas seulement une option, elle est un impératif pour notre survie et notre prospérité », a déclaré Françoise Assogba.
Pour l’ensemble des acteurs y compris les partenaires, « le numérique peut aider à relever ces défis ». En cela, la bonne pénétration mobile (107% contre la moyenne de 97% dans l’Uemoa selon l’étude de ACED) et celle de l’internet de 74% contre la moyenne de 42% dans la sous-région (Ibidem) constituent un atout pour le Bénin. Les applications mobile par exemple et autres innovations technologiques facilitent la surveillance des exploitations agricoles, le développement d’une agriculture de précision et l’amélioration de l’accès au financement agricole.
ACED a pu identifier 50 solutions numériques agricoles. Parmi elles, « seulement 54% » sont sur le marché. « Près du tiers (30%) sont encore en phase de test, et environ 16% sont en phase de création », relève l’étude. Il faudra alors agir sur plusieurs leviers dont la fiabilité et la centralisation des solutions numériques, l’accès à l’internet et à l’énergie dans les zones rurales. Les acteurs ont aussi, lors des discussions, proposé à ce que l’Etat accroisse le financement des agriculteurs majoritairement analphabètes, et leur formation.
