À l’occasion de la Conférence sur le climat (COP27) qui se déroule en Egypte, la ministre sud-africaine en charge de l’Environnement, Barbara Creecy a eu à rappeler encore une fois aux pays les plus riches de la planète leurs dettes vis-à-vis de l’Afrique en ce qui concerne les dommages du changement climatique sur le continent. « Bien sûr que nous voulons cet argent et nous le voulons tout de suite », a-t-elle déclaré, à la sortie d’une réunion avec le groupe de négociateurs pour l’Afrique, ce 14 novembre 2022.
C’est la deuxième année consécutive, que les pays africains insistent sur l’exigence de se voir indemniser selon le principe des « pertes et préjudices », en rapport avec la gestion des conséquences du changement climatique. Même si cette revendication semble loin d’être satisfaite, certains dirigeants africains y croient et ne cessent de mettre la pression aux pays développés.
À en croire Madame Creecy, les pays riches devraient tenir leurs engagements de mobiliser chaque année 100 milliards de dollars, pour soutenir la finance climat dans les pays en développement. Elle a invité par ailleurs ces pays à travailler sérieusement sur la restructuration de la dette internationale des pays africains afin de faciliter leur accès aux marchés des capitaux.
Selon nos confrères de l’Agence Ecofin, l’intervention de la ministre sud-africaine vient en effet renforcer l’idée d’un tournant dans les négociations internationales sur le défi que pose le changement climatique pour l’Afrique. Car ont-ils précisé, jusqu’à une date récente, l’approche était de solliciter l’aide des pays puissants. Depuis 2021 donc on constate de plus en plus l’idée d’une exigence des réparations et des propositions sur la manière de gérer les ressources qui sont ainsi mobilisées.
Notons que l’Afrique aurait besoin en principe de 277 milliards par an en termes de finance climat selon l’organisation Climate policy initiative, alors qu’elle ne parvient qu’à mobiliser pour le moment que 30 milliards de dollars.
Sèna Serge A.