Deux ans après avoir été abondé de 100 milliards pour accompagner les entrepreneurs et Pme agricoles à accéder à des crédits pour leur projet, le Fonds National de Développement Agricole (Fnda) travaille inlassablement à inscrire le financement agricole au cœur de la politique agricole du Bénin. Invité d’une émission de la télévision nationale, Valère Houssou, Directeur Général du Fnda a levé un coin de voile sur les réalisations et invité les petits producteurs à se mettre en groupement pour accéder facilement au crédit.
Malgré le contexte socio-économique très délicat, le Fnda peut se réjouir d’avoir fait des progrès appréciables dans le financement de l’Agriculture au Bénin. En effet, le secteur est considéré comme hautement risqué par les institutions financière car dominé par une faible culture de la formalisation, une forte propension des acteurs pour les dons et subventions et autres formes de financement à fond perdu et surtout un manque de garanties pour couvrir les crédits bancaires. Néanmoins, le Fnda a pu faciliter le financement de 201 projets agricoles portés par des groupes et des agrégateurs pour un montant global de plus de 10 milliards de francs CFA. Au nombre de ces projets, 49 ont bénéficié d’une bonification du taux d’intérêt, ce qui permet aux porteurs de profiter d’un taux d’intérêt réduit jusqu’à 2 % de leur emprunt.
Selon les propos du Directeur général du Fnda, ce sont 65 000 producteurs de toutes les filières agricoles confondues qui sont ainsi impactés par le Fonds. Malgré ces chiffres encourageants, il reste 90 milliards à consommer afin d’atteindre les ambitions du gouvernement en matière de financement du secteur agricole. Pour ce faire, le Fonds National de Développement Agricole a pensé un nouveau mécanisme pour faciliter l’accès au financement aux petits exploitants.
Désormais, mieux toucher les petits exploitants
L’expérience du Fnda au cours de ces deux dernières années a révélé que seulement 6 % des petits exploitants sont touchés par ses interventions. Le Directeur général du fonds déplore par ailleurs le fait que de nombreux petits producteurs souhaitent évoluer de façon individuelle bien qu’ils ne présentent pas des garanties réelles aux Sfd. « La plupart de nos petits exploitants n’ont pas de garanties pour répondre aux exigences de nos institutions partenaires. Ils veulent aller au crédit individuellement. » explique t il. Face à cet état de choses, Valère Houssou et son équipe ont trouvé une bonne approche.
Dans un contexte où seulement 10 % des exploitants agricoles au niveau national relève d’une organisation professionnelle agricole, il invite les autres à se constituer en groupement formalisé. « Ce sont les exploitants qui ont su se mettre en groupe, en organisation professionnelle agricole, en coopérative et rattachés à un marché qui sont les plus servis », précise-t-il. Ainsi, ces acteurs en groupement d’au moins 5 personnes peuvent reposer leur demande de crédit sur la caution solidaire afin de convaincre les Sfd de répondre favorablement à leur demande de crédit. Ceci en leur garantissant la disponibilité d’un marché d’écoulement, qu’ils soient instruits ou non.
À cet effet, toutes les Sfd partenaires du Fnda ont été instruits afin que cette catégorie de demandeurs ait gain de cause dès lors que leur plan d’affaires et leurs dossiers s’avèrent compétitifs.
Méchac A.