Avec l’appui des organisations professionnelles agricoles, le gouvernement béninois a entrepris la réorganisation des filières anacarde et soja. Cette initiative, qui vise à renforcer la résilience économique et à maximiser les opportunités de transformation locale, était au cœur des échanges entre Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, et les journalistes agricoles.
Le Conseil national d’orientation, en charge du processus de réorganisation des filières anacarde et soja, présidé par la Chambre nationale d’Agriculture, avance progressivement, notamment en encadrant la création de nouvelles coopératives villageoises et communales de producteurs d’anacarde et de soja. Bientôt, ce sera au tour des interprofessions de ces deux filières, qui regrouperont producteurs et transformateurs.
Cette restructuration découle d’un enjeu majeur. En effet, les filières anacarde et soja offrent un potentiel considérable pour enrichir le pays. Pour les rendre plus performantes, le gouvernement a estimé qu’elles nécessitent une structuration en interprofessions solides, où les acteurs prenant les plus gros risques disposent de plus de pouvoir. L’ambition est d’installer des interprofessions similaires à celle du coton, établie après plus de 40 ans d’actions de développement.
« Il faut donner la priorité aux acteurs principaux de la filière pour qu’ils décident de la vie de la filière. C’est pourquoi la réorganisation concerne la famille des planteurs de cajou, les producteurs de soja, afin d’avoir une famille de producteurs et une famille de transformateurs. C’est entre ces deux groupes que se jouent les discussions sur les prix et la gestion des flux de matières premières », a expliqué le ministre en détaillant la vision du gouvernement.
Ce faisant, le Bénin espère renforcer la capacité de transformation locale de ces cultures. D’après les confidences du ministre Dossouhoui, les coopératives en place centraliseront la collecte et la vente des produits, tout en facilitant l’accès aux équipements de transformation. La construction d’usines de transformation et d’unités de stockage reste une priorité.
Cependant, des défis subsistent, notamment en matière de capacité de transformation et d’adaptation aux besoins du marché. C’est ici qu’intervient la GDIZ. À ce sujet, le ministre a rappelé le rôle de la GDIZ : « Glo-Djigbé est conçu pour transformer l’essentiel de nos matières premières dans un environnement sécurisé, avec des facilités pour les investisseurs, qu’ils soient béninois, africains, indiens ou chinois. »
Ainsi, le Bénin, en pleine transformation agricole, se positionne pour un avenir durable grâce à une réorganisation stratégique de ses filières clés, notamment l’anacarde et le soja, le riz ayant déjà pris de l’avance dans ce processus.
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