Au Bénin, plus de 60% de la population a moins de 25 ans (Banque mondiale). Une jeune population fortement impactée par les changements climatiques, mais qui représente une force de changement majeure. La Journée de l’activiste climat, lancée le 5 septembre 2024, vient à point nommé pour faire de cette jeunesse béninoise des leaders compétents, engagés et acquis à la cause climatique.
L’action est le début de l’engagement, dit-on. Et puisque la jeunesse est synonyme d’action, le thème choisi pour la Journée de l’activiste climat est : « Solidarité mondiale et justice climatique : les jeunes au cœur de l’action climatique ». Cette initiative vise essentiellement à mobiliser et à renforcer les compétences et capacités des jeunes militants béninois pour accroitre leur implication efficiente dans la lutte contre les changements climatiques.
Le projet est initié par Tabaraka Bio Bangana, géographe consultant, activiste climat, délégué du Bénin à la COP 28. La cérémonie de lancement s’est tenue à l’Université d’Abomey-Calavi le 5 septembre pour trois jours de formation, de partage d’expériences et de simulation en matière de négociation climatique.
« D’ici le 15 septembre, ça fera neuf (9) ans qu’on a adopté les Objectifs de développement durable (ODD). Tous, ensemble, on peut faire le bilan d’où nous sommes en termes de réalisation des ODD. Ça fait déjà huit (8) ans que l’Accord de Paris a été adopté. Il est donc urgent aujourd’hui que chaque jeune puisse s’engager davantage et reconnaitre son rôle dans ce monde qui est en perpétuelle dégradation », a déclaré Tabaraka Bio Bangana.
La Journée de l’activiste climat est un projet pertinent aux yeux des autorités du ministère du cadre de vie et des transports en charge de développement durable. Surtout qu’elle intervient à quelques semaines de la COP 29 qui aura lieu à Bakou, à Azerbaïdjan du 11 au 22 novembre 2024.
« Nous avons besoin de jeunes déterminés comme vous pour sauver le Bénin de demain. […] Nous n’allons pas continuer à nous lamenter sur les impacts des changements climatiques ; il est temps que nous nous levions pour impulser un changement », a déclaré Arielle Akouété, directrice de promotion de l’écocitoyenneté au ministère du cadre de vie.
Le ministère dit croire en la capacité de la jeunesse d’être un acteur clé de changement. Ce changement doit d’abord passer par l’adoption de comportements éco citoyens. « Etre activiste, rappelle Arielle Akouété, ne veut pas seulement dire, faire des débats, parler, proclamer, c’est un mode de vie. Les messages que vous véhiculez, vous devez en vivre le contenu ». Ceci, à travers par exemple une manière responsable de gérer les déchets. « Tu ne peux pas prôner ce que tu ne respectes pas », a martelé la directrice.
Il en ressort simplement que les jeunes, de façon individuelle et collective, ont un rôle capital à jouer pour atténuer les effets des changements climatiques dans tous les secteurs. « Vous devez porter haut votre voix et faire en sorte que les politiques soient effectivement mises en œuvre », lance Guillaume Agboton, ingénieur environnementaliste et chef service gestion du climat et promotion de l’éco-citoyenneté à la direction départementale, Littoral, du ministère du cadre de vie. Selon lui, la question climatique n’est pas uniquement réservée au monde scientifique, elle concerne tout le monde. Aussi a-t-il invité les jeunes à plus d’assiduité.
La Journée de l’activiste climat, c’est trois jours d’affilée de panels, d’ateliers pratiques de plaidoyer, des techniques de négociation climatique, des communications sur la finance climatique, etc. Un paquet d’activités qui replongent les participants dans les enjeux climatiques et les outils adéquats d’un activisme impactant.
Emmanuel M. LOCONON
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