La sixième édition de la Journée mondiale du coton (JMC) s’est tenue du 7 au 8 octobre 2024 à Cotonou, réunissant producteurs, transformateurs et partenaires du secteur cotonnier. Cet événement permet de discuter des enjeux et des opportunités liés à cette culture essentielle qui soutient plus de 90 millions de familles dans le monde, selon la FAO.
Au cœur de cette sixième édition de la JMC, « Le coton pour le bien de tous », est la thématique principale. Cette culture constitue une source de revenus significative pour de nombreux pays en développement, notamment en Afrique. Avec environ 24 millions d’agriculteurs dépendants de ce secteur, elle contribue à réduire la pauvreté.
Le coton produit par les principaux producteurs d’Afrique, réunis au sein du groupe C4+ (Bénin, Burkina Faso, Mali, Tchad et Côte d’Ivoire), est parmi les plus durables au monde. Ceci parce qu’il est souvent cultivé à la main avec des méthodes comme l’irrigation par eau de pluie et l’utilisation d’engrais naturels. Cependant, 95 % de ce coton est exporté sous forme de matière première, limitant les bénéfices pour les producteurs locaux. Cette journée mondiale entend engager un débat africain sur l’or blanc africain.
« Nous devons avoir le courage de poser ce débat pour nous approprier les contraintes et les perspectives de développement de cette culture pour nos cotonculteurs et nos économies », a déclaré Moussa Alassane Diallo, ministre de l’Industrie et du Commerce du Mali et président en exercice du C4+.
Le secteur est aussi confronté à des défis, dont les changements climatiques, les conflits et l’accélération des prix. Il est alors essentiel de renouveler l’engagement international vers une agriculture durable. Comme l’a souligné Shadiya Alimatou Assouman, ministre de l’Industrie et du Commerce du Bénin, cette célébration vise à « atteindre les objectifs de durabilité et de résilience du secteur cotonnier, en améliorant la production, la transformation et les conditions de vie, sans laisser personne de côté ». Le coton doit contribuer à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) d’ici 2030, a-t-elle précisé.
En effet, le marché africain du coton vaut à lui seul 12 milliards de dollars et constitue un débouché important pour le C4. Des débouchés extérieurs, notamment dans la chaîne de valeur des vêtements de sport (avec un partenaire comme la FIFA), devraient atteindre 250 milliards de dollars d’ici 2026. La demande internationale en textiles et autres produits du secteur est estimée à plus de 1 500 milliards de dollars, offrant ainsi de nouvelles occasions d’investissement pour les pays producteurs de coton en Afrique. Les pays du C4+ visent à transformer 50 % de leur production cotonnière d’ici 2035, renforçant leur compétitivité sur le marché mondial.
« Cette journée témoigne des efforts déployés par le C4 pour attirer l’attention sur les opportunités offertes par le coton d’Afrique de l’Ouest et centrale, ainsi que sur les défis persistants », a déclaré Dr Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce.
Tour à tour, les intervenants de la cérémonie d’ouverture sont revenus sur l’importance du coton et ses atouts pour le C4+. Prenant la parole pour lancer les travaux, Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’État chargé du Développement, a affirmé qu’il « est de la responsabilité de la communauté internationale de valoriser cette ressource, de promouvoir une filière durable et de garantir que les bénéfices soient équitablement partagés ». Il a fini en lançant un appel aux organisations internationales, aux institutions financières et aux investisseurs pour soutenir le C4+, dans la mise en place d’industries textiles et de confection modernes, respectueuses de l’environnement.
Discours, panels, conférences, expositions, défilés de mode sont quelques activités qui ont meublés les deux jours de réflexions sur le secteur cotonnier. Au cours de cet évènement Chaque participant s’est engagé à améliorer le secteur cotonnier. Il y a eu aussi plusieurs recommandations et d’appels aux investissements et aux respects de normes environnementaux dans la consommation et la commercialisation du coton.
Il faut le rappeler, le Bénin est le premier pays africain à accueillir la Journée mondiale du coton en dehors de l’Europe, suite à son adoption officielle par les Nations Unies le 30 août 2021, consacrant le 7 octobre de chaque année comme Journée mondiale du coton. Le choix du Bénin repose sur plusieurs raisons, comme les différentes réformes instaurées dans le secteur, surtout avec la zone industrielle de Glo-Djigbè. L’activité a pris fin ce mardi 8 Octobre 2024 par une visite à la zone industrielle de Glo-Djigbé.
Auriol HOUDEGBE
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