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« L’agrobusiness en Afrique est embryonnaire mais… »

En Afrique, l’agrobusiness est encore à l’état rudimentaire. Si le secteur a un avenir brillant sur le continent, il faut, selon Neuly Thècle Abiala, entrepreneure béninoise, décupler les efforts pour occuper le terrain entrepreneurial encore vierge.

Manques de vraies usines, de machines adéquates, de moyens ou encore d’accompagnement, les maux dont souffre l’agrobusiness en Afrique sont légion. Le secteur, « franchement, il est embryonnaire. Il l’est parce qu’on n’a pas d’industries », regrette Neuly Thècle Abiala. Entrepreneure dans l’agroalimentaire, elle autre a démarré la production de ses jus de fruits avec  quarante (40) bouteilles. « Au départ, j’ai toujours appelé ça ‘’mon usine’’ ».

Mais cette manière de concevoir son entreprise naissante était, pour certains proches, dérisoire. « Tout le monde rigolait en demandant où se trouvait cette usine-là. C’est le rêve en fait qui prend corps », relativise la promotrice de La Fermière qui n’a pas voulu attendre l’installation d’usines « dans le vrai sens du terme au Bénin » avant de se lancer. Pour elle, le fossé entre la demande et l’offre agroalimentaire est évident en Afrique.

Pourtant, le continent a de la matière agricole à valoriser. En effet, l’Afrique a connu ces dernières années la plus forte croissance au monde dans le secteur agricole. « La production agricole a augmenté à un taux annuel de +4,3% (net d’inflation) ces dernières années, contre une moyenne mondiale de seulement +2,75% », selon les informations de Jeune Afrique.

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Le challenge de la transformation in situ

En dépit de l’abondance de ses ressources, l’Afrique importe paradoxalement chaque année des milliards de denrées alimentaires. Très peu de matières premières sont transformées sur place. L’agrobusiness (production, transformation, stockage ou distribution des produits agricoles), devrait être la porte de sortie.

« Le challenge, il est encore grand. Ce qu’il y a d’intéressant, c’est que l’agrobusiness au Bénin et en Afrique peut éliminer tout ce qu’il y a comme taux de chômage, je vous assure. Il y a tellement de choses à faire », pense Neuly Thècle Abiala. Médicaments, nourritures, boissons, biscuits, bonbons, « aujourd’hui vous en connaissez combien qui sont faits en Afrique ? », se demande l’entrepreneure. Pour elle, avec un peu de volonté, on est capable de produire tout ce qui est consommé en Afrique.

« Plutôt que de se plaindre, et si chacun essayait d’apporter une solution ? On ne nous demande pas quelque chose de grand », a martelé à Agratime la présidente de la maison de la femme entrepreneure.

Malgré tout, la promotrice de Gali sin entrevoit un avenir  « brillant » pour l’agrobusiness africain. Elle note par exemple une prise de conscience progressive des acteurs au Bénin. « On a de plus en plus de personnes qui se tournent vers les entreprises béninoises pour leur tendre la main et montrer comment faire le chemin pas à pas », fait remarquer Neuly Abiala.

Emmanuel M. LOCONON

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