Démarré ce 07 mai 2024, le sommet africain sur les engrais et la santé des sols est le lieu d’examiner la question et de revoir les stratégies pour une bonne productivité agricole. Aussi, repenser un plan d’action propre à l’Afrique sur les engrais et l’initiative sur les sols. La rencontre se tient au Centre de conférences international Kenyatta (KICC) à Nairobi au Kenya jusqu’au 09 mai 2024.
Le sommet est organisé par le Département de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement (DARBE) de l’Union africaine (UA). Ceci en collaboration avec l’Agence de développement de l’Union africaine-NEPAD (AUDA-NEPAD), les communautés économiques régionales (CER) et des partenaires. Cette rencontre scientifique est l’œuvre de la recommandation des organes politiques de l’UA.
« Le déclin de la santé des sols a entravé l’efficacité de l’utilisation des engrais et la croissance de la productivité agricole, la sécurité alimentaire et la durabilité environnementale sur tout le continent. En conséquence, la croissance économique et le bien-être – en particulier pour la population rurale, qui tire ses moyens de subsistance directement de l’agriculture du continent ont été entravés » ont constaté ces organes.
La première journée a été marquée par la séance d’ouverture, la réunion des ministres de l’Agriculture et la séance d’experts. Les participants ont déjà abordé la question de l’utilisation des engrais en Afrique. Une analyse posée à la suite de la Déclaration d’Abuja sur les engrais pour la révolution verte en Afrique depuis 2006. En effet, cette disposition fait passer le seuil d’utilisation de 8 kilogrammes d’engrais par hectare à au moins 50 kilogrammes par hectare.
Dans les allocutions d’ouverture, la commissaire chargée de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement durable (ARBE), Josefa Sacko a démontré avec les statistiques des indicateurs de développement que plusieurs pays ont atteint ou dépassé la déclaration d’Abuja. Il s’agit du Maroc (55,29 kg/ha), de l’Eswatini (57,77 kg/ha), du Botswana (59,27 kg/ha), du Kenya (60,66 kg/ha), de la Zambie (63,90 kg/ha), du Malawi (96,74 kg/ha), de l’Afrique du Sud (104,64 kg/ha), de Maurice (186,50 kg/ha), des Seychelles (542,49 kg/ha) et de l’Égypte (542,57 kg/ha). Ils ont été qualifiés ‘‘d’États membres performants’’.
Et « malgré la production annuelle d’environ 30 millions de tonnes d’engrais minéraux, de nombreux pays africains dépendent encore fortement des importations, en particulier des engrais sans phosphate, ce qui les rend vulnérables aux chocs du marché » a précisé Josefa Sacko.
Parmi les activités en parallèle du sommet de trois jours, il y a des échanges, dont celui sur le rôle de la politique, la gouvernance et du cadre institutionnel pour accélérer les pactes de livraison de produits alimentaires et d’agriculture nationaux.
La deuxième journée sera consacrée à la conférence ministérielle conjointe qui va réunir les ministres de l’agriculture et les ministres des affaires étrangères. Il va s’en suivre le sommet présidentiel.
« Nous attendons de cet événement les quatre priorités suivantes. La première est la déclaration de Nairobi, la deuxième est le plan d’action sur 10 ans sur les engrais, la troisième est une initiative sur les sols pour le cadre africain et la dernière est le mécanisme de financement du plan d’action », a déclaré Josefa Sacko.
A ce rendez-vous de Nairobi, sont présents des chefs d’État africains, des responsables gouvernementaux, de décideurs politiques, des acteurs du secteur privé et des organisations de la société civile. Des représentants d’organisations agricoles et des universitaires ont aussi répondu présents à ce sommet.
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