La ville de Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire, a accueilli ce mardi 17 septembre 2024, la troisième réunion annuelle de bilan du projet COMBAT (Controlling and Minimizing the Burden of African Trypanosomosis). Soutenu par la Commission Européenne, ce projet vise à lutter contre les trypanosomoses animales, une maladie ayant des conséquences graves sur la santé animale et l’agriculture, notamment l’élevage, sur le continent africain.
La trypanosomose est une maladie causée par des parasites transmis par les mouches tsé-tsé et d’autres diptères hématophages. Pendant cinq jours, des spécialistes issus de 13 pays d’Afrique et d’Europe, ainsi que des représentants d’organisations internationales comme l’OMS, la FAO et l’OMSA, se réuniront pour faire le point sur les avancées dans la lutte contre cette maladie. Ils discuteront également des stratégies futures pour renforcer cet effort essentiel.
Une priorité stratégique
Pour le directeur des services vétérinaires du ministère des ressources animales et halieutiques Kallo Vessaly, ce projet s’inscrit dans la stratégie nationale de développement de l’élevage en Côte d’Ivoire. « Grâce à ce projet, nous pourrons actualiser l’épidémiologie, suivre l’évolution des vecteurs et des agents pathogènes dans le temps et l’espace, ainsi qu’identifier les facteurs de risque. Ces données nous permettront d’élaborer des plans d’action fondés sur des preuves scientifiques adaptées à notre contexte local », a-t-il expliqué.
« Depuis 2020, la Côte d’Ivoire a réussi à éliminer la trypanosomiase humaine africaine, connue sous le nom de maladie du sommeil, en tant que problème de santé publique. Toutefois, un réservoir animal persiste, ce qui peut entraîner une baisse de la productivité du bétail et affecter gravement les communautés qui dépendent de cet élevage pour leur subsistance », a déclaré Williams Yavo, directeur général de l’Institut national de santé publique (INSP). Pour lui, « l’objectif à terme est de développer une approche qui permette de réduire efficacement l’impact de la trypanosomiase animale sur la santé des animaux d’élevage ».
Serge Marlet, directeur régional du CIRAD (Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement a ajouté aussi que « L’objectif est de réduire efficacement l’impact de la trypanosomiase animale sur la santé des animaux d’élevage, et donc sur les moyens de subsistance des populations rurales ».
Qu’est-ce que le projet COMBAT ?
Le projet COMBAT (Controlling and progressively minimizing the burden of animal trypanosomosis) est un projet de recherche et d’innovation de quatre ans, dont l’objectif ultime est de réduire le fardeau de la trypanosomose animale (AT) en Afrique. Il s’appuie sur la voie de contrôle progressive (PCP), une approche par étapes basée sur le risque pour réduire ou éliminer la maladie.
Le projet vise spécifiquement à contrôler et à réduire progressivement la charge de la trypanosomose animale (TA). Il a pour objectifs de faire progresser la connaissance des acteurs concernant les cycles épidémiologiques des TA, d’améliorer leur contrôle en utilisant des outils avancés de prévention, de surveillance, de détection et de traitement. Le projet prévoit également le développement de systèmes d’information sur les TA et leurs vecteurs, tant au niveau continental que national.
Par ailleurs, il s’agit d’évaluer le fardeau des TA à différentes échelles en Afrique, d’améliorer les stratégies de contrôle en diffusant pleinement l’approche de contrôle progressif et en l’intégrant dans les politiques nationales. Enfin, le projet vise à accroître les capacités et la sensibilisation des partenaires de COMBAT et des parties prenantes impliquées dans la lutte contre la trypanosomose animale.
Le projet combat représente une avancée significative pour la lutte contre les trypanosomoses animales, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire et au développement durable en Afrique.
Dorice M. AHOLOUKPE
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