Selon la FAO, la résistance aux antimicrobiens menace la santé mondiale. Le Directeur général M. Qu Dongyu attire l’attention sur les conséquences fâcheuses de l’inaction du monde face au fait. Pour elle, il faut agir ou plonger 24 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté extrême d’ici 2030.
Elle fait partie des dix premières menaces de la santé mondiale. « La résistance aux antimicrobiens apparaît lorsque des micro-organismes tels que des bactéries, des virus, des parasites ou des champignons deviennent résistants à des traitements antimicrobiens auxquels ils étaient sensibles auparavant », selon la FAO.
Pour l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, les conséquences qui en résultent sont énormes et peuvent s’amplifier avec le temps. Le phénomène touche majoritairement les pays à revenus faible ou intermédiaire et est facteur de près de 5 millions de décès par an, en référence au rapport sur la recherche mondiale consacrée à la résistance aux antimicrobiens.
La Banque mondiale projette pour la prochaine décennie « un déficit du produit intérieur brut (PIB) d’au moins 3 400 milliards d’USD par an, et 24 millions de personnes supplémentaires seront plongées dans la pauvreté extrême d’ici à 2030 si aucune mesure n’est prise dès aujourd’hui ».
A l’occasion de la sixième réunion du Groupe de direction mondial sur la résistance aux antimicrobiens, à Barbade (Caraïbes), le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu est revenu sur les actions engagées par son institution, de concert avec ses partenaires pour éviter le pire.
«La FAO s’engage pleinement à collaborer avec ses partenaires à la création de systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables en vue d’améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie, tout en ne laissant personne de côté», a-t-il déclaré.
Cette action concertée permettra entre autres de mettre en place une approche intégrée et unificatrice : «Une seule santé». Elle vise, explique la FAO, à « équilibrer et à optimiser durablement la santé des personnes, des animaux et des écosystèmes en reconnaissant que ceux-ci sont étroitement liés et interdépendants ».
En définitif, la question de la résistance aux antimicrobiens sera au cœur d’une rencontre qui aura lieu du 24 au 26 juillet 2023, au siège de la FAO à Rome. Elle sera l’occasion pour les participants invités, de faire le bilan de la transformation des systèmes alimentaires.
Emmanuel M. LOCONON