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Burkina Faso/Filière coton : baisse des prix des engrais et stratégies de relance

En conférence de presse ce mercredi 12 juin 2024, l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB) a annoncé une baisse des prix de cession des engrais pour la campagne cotonnière 2024/2025. La rencontre s’est tenue à la Maison du coton.

Au Burkina Faso, le kilogramme de coton est de 325 FCFA pour le premier choix et 300 FCFA pour le deuxième choix. Les intrants comme l’urée étaient à 27 000 FCFA et l’engrais composé NPKSB fixé à 25 000 FCFA. Ces prix ont été consignés dans un communiqué en date du 23 mai 2024 par l’AICB et communiqués le lendemain lors d’une conférence de presse.

Aujourd’hui, sur instructions du président du Burkina Faso, les prix de cession des engrais pour la culture du coton conventionnel ont été revus. « Les prix de cession des engrais sont révisés à la baisse et fixés comme suit : engrais composé NPKSB, 18 500 FCFA le sac de 50kg à crédit au lieu de 25 000 FCFA annoncé le 24 mai 2024 ; engrais azoté urée, 18 500 FCFA le sac de 50kg à crédit au lieu de 27 000 FCFA », a déclaré Ousséni Traoré, secrétaire général de l’AICB lors de la conférence de presse. Ces prix sont en baisse par rapport à la dernière campagne, avec une chute de 34% pour les NPKSB et 42% pour l’urée.

La réduction des prix et le développement de cette filière sont portés par des subventions. Le gouvernement a contribué à hauteur de 10,979 milliards de FCFA et l’AICB a ajouté 1,456 milliard pour un total de 12,435 milliards de FCFA.

Une campagne non réussie

Au pays des hommes intègres, la campagne d’égrenage 2023-2024 pourrait permettre de récolter 386 794 tonnes de coton graine, soit une baisse de 4% comparée à l’année dernière, selon les données rapportées par la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX). La production a été réalisée avec 161 606 chefs d’exploitation, dont 3 197 femmes. « Les superficies semées s’élèvent à 462 163 hectares contre une prévision de 740 000 hectares issue des comités de crédit, soit un taux de réalisation de 62% qui représente un manque à gagner d’environ 277 000 hectares. Sur l’ensemble des trois zones cotonnières [zones SOFITEX, FASO COTON et zone SOCOMA, Ndlr], les superficies semées ont enregistré une baisse de l’ordre de 25%. Le recul au niveau de SOCOMA est très considérable et atteint 89%. La production pourrait légèrement augmenter dans les zones SOFITEX et FASO COTON, respectivement de 2% et 4% par rapport à la précédente campagne. Ce qui n’est malheureusement pas le cas pour la zone SOCOMA qui connaît une importante baisse de sa production d’environ 88% », a dévoilé le secrétaire général de l’AICB, Ousséni Traoré.

Les facteurs de cette chute sont la situation sécuritaire, une « pluviométrie capricieuse et le renchérissement des prix des intrants au plan international ».

Accroître la production cotonnière

Atteindre 595 000 tonnes de coton graine est l’objectif de la nouvelle campagne. S’y ajoute la production de 3 250 tonnes de coton biologique. Et pour cela, le mot d’ordre de la campagne 2024-2025 est clair : le semis, l’utilisation des engrais et le traitement phytosanitaire, toutes les étapes doivent être respectées. L’objectif est d’« accroître la production de coton, d’améliorer les conditions de vie des Burkinabés et de permettre au pays de tirer le maximum de profit de la filière coton pour l’économie nationale », comme le souligne Nikiébo N’Kambi, président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) et président de l’AICB.

Le rendez-vous est donné en mars 2025 pour les décomptes de cette campagne 2024-2025.

Auriol HOUDEGBE

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