Le Burkina Faso devra faire face à un grand défi de sécurité alimentaire malgré une campagne agricole satisfaisante. Au détour d’une rencontre qui s’est achevée le 26 janvier dernier des membres du Comité de prévision de la situation alimentaire et nutritionnelle (CPAS) ont fait un bilan positif de la campagne agropastorale 2020/2021 du pays. Malgré la baisse des superficies emblavées. La production céréalière a connu une hausse de 4,85 %, soit 5 179 704 tonnes. Le riz enregistre un bond de 20 % suivi des cultures rentes et de la production vivrière avec des quantités respectives de 1 810 289 tonnes et 967 931 tonnes. Au regard de ces avancées majeures, les besoins alimentaires pourront être comblés, mais pas durablement.
Le bureau de Coordination des Affaires humanitaires informe que la menace de la faim pèse sur 3,3 millions de Burkinabè. Cette menace occasionne déjà de nombreux déplacements notamment dans la partie nord du pays, la zone la plus touchée par la situation avec comme facteurs aggravants l’insécurité civile, la baisse des productions et les hausses des prix. Le CPAS alerte sur l’évidence d’une crise alimentaire sur onze provinces, dont deux pourraient être déclarés en urgence alimentaire si aucune action n’est entreprise par le gouvernement avant la période de soudure qui court de juin à aout. Il évoque la nécessité de réaliser des aménagements hydroagricoles, la poursuite de la mécanisation, la subvention d’intrants aux producteurs, l’installation des points de vente des céréales à prix subventionnées dans les zones à risques et l’usage massif de l’imagerie satellitaire pour prévoir certains événements.
Méchac AWOKOLOÏTO