Sur initiative du programme ACMA 3, les fournisseurs de biens et services agricoles ont bénéficié d’une formation visant à améliorer la qualité de leurs prestations au profit des agriculteurs. L’atelier a eu lieu du mardi 12 au vendredi 15 décembre 2023 au cœur de la ville béninoise aux 41 collines, Dassa-Zoumé.
LIRE AUSSI ACMA 2 : «De 5 à 7t, nous sommes passés à 15t/ha de piment dans l’Ouémé »
Ils jouent un rôle essentiel dans la chaîne d’approvisionnement. Les fournisseurs de biens et services agricoles mettent à la disposition des producteurs, des intrants tels que des semences, des engrais, des pesticides ou de la provende, nécessaires pour la production végétale ou animale. Ces acteurs font souvent face à un certain nombre de difficultés dont la faible connaissance des produits agricoles et la mauvaise gestion des stocks.
En effet, la gestion des stocks est un élément stratégique de la chaîne d’approvisionnement. Elle désigne le suivi des provisions depuis les fabricants jusqu’à la vente passant par les entrepôts. Le but est de s’assurer de la disponibilité permanente des produits de qualité juste-à-temps. Cependant les obstacles rencontrés entravent de temps à autre l’efficacité des fournisseurs d’intrants végétaux et animaux au grand dam des producteurs.
Pour Diane Gbaguidi, responsable des partenariats et du développement des initiatives privées au sein du programme Approche communale pour le marché agricole – Phase 3 (ACMA 3), il était nécessaire d’améliorer les compétences de ces fournisseurs, et par-là, la qualité de leurs produits au profit des agriculteurs bénéficiaires du programme. D’où l’initiative de l’atelier de Dassa-Zoumé au cours duquel ces acteurs identifiés après diagnostic ont été formés sur plusieurs thématiques.
D’abord, ils ont exploré le cadre législatif et réglementaire des intrants végétaux et animaux au Bénin. Par la suite, il était question des différents régimes des agréments professionnels relatifs à la gestion de ces intrants. De plus, les techniques de conservation des intrants végétaux et animaux ont été exposées sans oublier les impacts environnementaux et sociaux de l’utilisation de ces intrants. Enfin, la gestion des stocks a constitué un important sujet de discussion.
Il s’avère que la plupart de ces fournisseurs sont encore dans l’informel. De ce fait, ACMA 3 s’est missionné à les aider à se formaliser en les outillant déjà sur la réglementation en vigueur dans le secteur. A en croire Clément Mèhouènou, formateur « en termes de gestion des stocks, il n’y a pas une législation au Bénin ». Le pays suit, rappelle-t-il, les principes de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) dont il est membre.
Des fournisseurs aguerris
Restituer les acquis est le premier engagement pris par les fournisseurs désormais mieux outillés. Ils promettent aussi de mettre en pratique les notions approfondies durant la formation. L’attitude que recommande d’ores et déjà le président de l’Union nationale des coopératives de producteurs du soja du Bénin (Uncps), Steev Adjaman, est de chercher à connaitre le profil du semencier avant d’acquérir auprès de lui des intrants.
« Pour moi qui suis productrice de semences, je peux adapter les connaissances que j’ai eues à ma ferme, car les notions que nous avons reçues sont très importantes. Que ACMA 3 continue de renforcer nos compétences ; on en a besoin », a témoigné Agnès Banda Boni, productrice de semences agricoles.
Le programme Approche communale pour le marché agricole, une initiative quinquennale du Centre international pour le développement des engrais (IFDC), a encore quatre ans devant lui pour combler les besoins exprimés par les acteurs.
LIRE AUSSI Programme ACMA 3 : le comité de suivi tient sa première session
