Dans le domaine de l’élevage, la santé et la sécurité des animaux revêtent une importance capitale. Lors des journées vétérinaires organisées par l’Ordre national des médecins vétérinaires du Bénin (ONMVB) les 26, 27 et 28 septembre 2024, les échanges ont porté sur la biosécurité et l’hygiène en élevage. À cette occasion, le média Agratime a reçu en entretien Dr Arnaud Soha, chercheur postdoctoral en production, santé animale et pharmacologie des substances naturelles. Il souligne ce que suppose la biosécurité ainsi que les mesures d’hygiène essentielles à respecter en élevage.
Agratime : Que peut-on comprendre par la biosécurité en élevage ?
La biosécurité en élevage, c’est un ensemble de mesures qui vise à prévenir l’introduction et la propagation des agents pathogènes dans les exploitations animales, que ce soit des élevages avicoles, bovins ou ovins.
De façon terre à terre la biosécurité c’est protéger la vie, c’est à dire l’état de santé des animaux contre tout ce qui est maladie et les traiter au cas où ils sont déjà infectés pour stopper le mal.
Quelles sont les phases à respecter pour une biosécurité optimale en élevage ?
En termes de biosécurité, nous distinguons de façon simple 5 étapes pour une biosécurité optimale. La première, c’est l’évaluation des risques. Les risques d’introduction des maladies. La deuxième phase, c’est la mise en place de barrières physiques pour empêcher l’introduction. La troisième phase, c’est la formation du personnel pour mettre en application ces mesures. La quatrième phase, c’est la surveillance et le contrôle des maladies. Et la cinquième, c’est la mise en place d’un plan d’urgence en cas d’épidémie ou de maladie fortement contagieuse.
Quels sont les facteurs de risques qui peuvent influencer la santé des animaux en élevage ?
Les différents facteurs de risque qui pourraient influencer la santé animale sont essentiellement, les conditions d’hygiène et de biosécurité, le flux de personnes et d’animaux dans l’élevage, l’alimentation et la qualité de l’aliment servi sont également importantes, le stress environnemental, c’est-à-dire la densité et les bruits autour et aux alentours de l’exploitation, le contact avec les animaux sauvages qui sont d’importance capitale.
Quelles sont les infections ou zoonoses régulières qu’on observe dans les élevages au Bénin ?
Quand nous prenons l’aviculture, par exemple, les différentes infections zoonotiques dont nous pouvons parler sont essentiellement la grippe aviaire. Quand nous prenons l’élevage des bovins, nous avons la brucellose qui est une zoonose.
Comment accroitre la résistance anti microbienne des animaux ?
Pour éviter d’accroître la résistance aux antimicrobiens, il faut, une utilisation prudente des antimicrobiens qui est très capitale. L’amélioration de l’alimentation qui joue essentiellement un rôle très important dans tout ce qui est utilisation d’antimicrobiens. La vaccination régulière contre les maladies virales qu’on peut prévenir, l’hygiène dans les élevages et la pratique de gestion sanitaire dans les élevages. Les mesures d’hygiène peuvent être la mise en place de pédiluves, de lavabo, la mise en place, d’un sas sanitaire où les travailleurs échangent leurs habits et prennent des habits de travaille, il y a un enclos ou il faut déposer les chaussures et utiliser des bottes de travail, délimiter la zone d’élevage devant laquelle il faut nécessairement installer des dispositifs de désinfection et de lavage des mains.
Quel lien faites-vous entre la biosécurité animale et la santé humaine ?
En termes de liens qui pourraient exister entre la biosécurité et la santé humaine, nous pouvons dire que la biosécurité animale contribue à réduire tout ce qui est maladies zoonotiques. Et cela protège la santé humaine en minimisant tout ce qui est risque de transmission de maladies d’origine animale aux humains.
Propos recueillis par Dorice M. AHOLOUKPE
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