Le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf) a mené une étude visant à cartographier les bonnes pratiques de gestion intégrée du paysage (GIP) en Afrique de l’Ouest et du Centre. Cette initiative vise à renforcer la résilience des producteurs face aux aléas climatiques et à la dégradation des terres.
Les résultats de cette recherche, réalisée dans le cadre du Programme de Résilience du Système Alimentaire en Afrique de l’Ouest (FSRP), ont été présentés lors d’un atelier de restitution qui s’est tenu le 27 mai 2024 à Ouagadougou, au Burkina Faso.
Selon les conclusions de l’étude, un total de 196 bonnes pratiques de gestion intégrée du paysage ont été recensées. Le Ghana, le Mali et le Niger ont respectivement contribué avec 36 bonnes pratiques chacun, tandis que le Tchad en a fourni 32, le Burkina Faso 29, le Togo 17, et la Sierra Leone 10.
La directrice du centre de recherche environnementale agricole et de formation de Kamboinsé au Burkina Faso, Isabelle Dabire, a mis l’accent sur l’importance de ces résultats, notamment dans un contexte où la santé des sols pose un défi majeur. « Le Burkina Faso a des sols arides. La gestion intégrée du paysage permet de prendre en charge ces terres dégradées. De cette étude, nous attendons la liste des bonnes pratiques, les producteurs modèles, les personnes ressources et des institutions qui sont à l’origine de ces bonnes pratiques. L’interaction entre les trois permettra de récupérer beaucoup de terres dégradées au Burkina Faso ».
Aussi, « ces bonnes pratiques seront diffusées auprès des producteurs et des communautés locales. En Afrique de l’Ouest, l’agriculture nécessite une approche intégrée au niveau du paysage afin de gérer les demandes croissantes de terres, d’eau et d’autres ressources naturelles », a-t-elle ajouté.
De son côté, Niéyidouba Lamien, coordinateur de la composante 2 du FSRP, met en avant la nécessité stratégique de l’étude. « La gestion intégrée du paysage est une approche holistique et stratégique qui vise à pouvoir intégrer toutes les interventions tout en soutenant l’intégration et la coordination entre secteurs et échelles pour résoudre des problèmes communs d’un paysage. Cela permettra aux communautés de vivre en harmonie dans ce paysage. Il est donc important d’adopter cette approche qui tienne compte de la santé des écosystèmes et contribue à la résilience des communautés en Afrique de l’Ouest », a-t-il expliqué.
Dans le cadre du Programme de Résilience du Système Alimentaire en Afrique de l’Ouest (FSRP), financé par la Banque Mondiale, la gestion intégrée du paysage, mise en œuvre sous la composante 2 coordonnée par le Coraf, vise à maximiser la productivité, améliorer les moyens de subsistance et réduire les impacts environnementaux négatifs dans les pays d’intervention du FSRP. Cette étude vise également à accélérer la mise en œuvre des investissements en gestion intégrée du paysage dans les pays concernés.
Parfait Nanéma, représentant du coordonnateur du FSRP au Burkina Faso, a indiqué que des plans de gestion intégrée du paysage sont actuellement en élaboration dans plusieurs bassins du pays. « Au Burkina Faso, l’élaboration des plans de gestion intégrée du paysage est en cours dans le bassin du Kou, du Mouhoun inférieur et de la Sirba. C’est donc dire que les conclusions de cette étude seront prises en compte par les ONG en charge des plans de gestion intégrée du paysage au Burkina Faso », a-t-il ajouté.
Les discussions lors de l’atelier ont martelé l’importance de mettre en place une plateforme facilitant la mise en œuvre des activités de gestion intégrée du paysage dans les pays d’intervention du FSRP. Les participants ont insisté sur l’implication et l’engagement des parties prenantes pour la constitution d’une telle plateforme régionale des experts en GIP en Afrique de l’Ouest.
Dorice M. AHOLOUKPE
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