Un atelier stratégique dédié à la conservation des forêts en Afrique de l’Ouest, organisé par la FAO, la CEDEAO et le gouvernement suédois s’est ouvert le 29 octobre 2024 à Dakar au Sénégal. Cet événement vise à renforcer la législation et à promouvoir une gestion durable des forêts face à la déforestation croissante, en intégrant les communautés locales et en protégeant des écosystèmes essentiels comme le Fouta Djalon.
Sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), cet atelier de deux jours rassemble des experts et des décideurs politiques pour trouver des solutions aux problèmes de déforestation. Il s’inscrit dans le cadre du projet « Transformation Globale des Forêts pour les Peuples et le Climat », soutenu par la coopération suédoise en partenariat avec la CEDEAO. L’objectif principal est de renforcer les cadres législatifs pour la gestion forestière et d’harmoniser les actions régionales pour une protection environnementale plus efficace.
Mehdi Drissi, représentant le Coordonnateur Sous-Régional de la FAO, a ouvert la session en mettant en lumière les défis majeurs auxquels est confrontée la région. « Les forêts ouest-africaines, d’une biodiversité unique, subissent des pressions considérables, notamment de l’agriculture extensive, de l’exploitation forestière illégale et de l’urbanisation » a-t-il souligné. Il a également évoqué la vulnérabilité accrue d’Afrique de l’Ouest face aux catastrophes climatiques, telles que les inondations, aggravées par la déforestation.
Les discussions ont particulièrement porté sur la protection du massif du Fouta Djalon, surnommée comme le « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest » en raison de son rôle crucial dans les systèmes hydrographiques de la région. Dans son allocution, Drissi a souligné le plaidoyer commun mené par la CEDEAO, le gouvernement guinéen et plusieurs agences des Nations Unies pour sensibiliser à l’importance de cette région, dont la dégradation a des répercussions sur la disponibilité en eau de plusieurs pays. Cette initiative, présentée lors du dernier Sommet du Futur des Nations Unies, met en exergue l’urgence de protéger le Fouta Djalon face aux menaces de déforestation croissante.
Le coordonnateur du programme aménagement du massif du Fouta Djalon et représentant de la Cédéao Mahmoud Élimane Kane a exprimé la reconnaissance de l’organisation envers le Sénégal et son président, Bassirou Diomaye Faye, pour leurs efforts en matière de régulation de l’exploitation forestière et minière. Il a insisté sur la nécessité « d’une mobilisation collective des États membres pour établir un cadre juridique harmonisé et sur l’importance d’impliquer les communautés locales, avec plus de 60 villages déjà engagés dans cette dynamique, afin d’assurer une gestion durable et inclusive des forêts ».
Le Colonel-Major Babacar Dione, Directeur des forêts, de la chasse et de la conservation des sols, représentant le Ministre sénégalais de l’Environnement, a souligné l’importance de la coordination régionale pour contrer la déforestation. Selon lui, « les pays d’Afrique de l’Ouest doivent adopter des approches complémentaires pour harmoniser leurs cadres juridiques et faire face aux défis transfrontaliers, tout en garantissant la sécurité des écosystèmes partagés. Avec des pertes forestières annuelles estimées à 52 000 hectares dans la région, la FAO appelle à une action concertée ».
Cet atelier à Dakar a réaffirmé l’importance d’une coopération étroite entre la CEDEAO et les organisations internationales pour protéger les écosystèmes forestiers d’Afrique de l’Ouest.
Dorice M. AHOLOUKPE
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