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Mois du Consommons Local : la CCIB met en lumière le manioc

Le manioc est bien plus qu’un simple aliment de base au Bénin. Il représente une opportunité de développement économique, d’autonomie locale et de sécurité alimentaire. La Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (CCIB) a présenté, le vendredi 18 octobre 2024, les opportunités offertes par ce tubercule et ses dérivés. Les échanges se sont tenus au siège de ladite institution.

Dans le cadre du mois du Consommons Local, la CCIB a réuni des transformateurs, des producteurs et d’autres acteurs de la filière manioc pour un échange. Intitulée « Projecteur sur le manioc et ses produits dérivés », cette activité a célébré ce tubercule, véritable richesse agricole et alimentaire au Bénin.

Le manioc, deuxième principale spéculation des racines et tubercules, est une filière en pleine expansion au Bénin, contribuant à hauteur de 10,7 % du PIB agricole et 6 % du PIB national. Le pays bénéficie d’un climat tropical favorable à sa culture. Selon la Direction de la Statistique Agricole (DSA), la production pour la campagne agricole 2023-2024 est de 4 449 430 tonnes, en hausse par rapport à 4 350 054 tonnes en 2022-2023, soit un accroissement de 2,3 %.

C’est pour cela que Hyppolyte Koukou, coordonnateur et chef du département de formation et études sectorielles de la CCIB estime que la rencontre est un moment privilégié pour explorer les dynamiques autour du manioc, de découvrir des solutions novatrices pour sa transformation, mais aussi de mettre en avant les entreprises béninoises qui font de cette filière un moteur de développement durable et compétitif.

CCIB
Hyppolyte Koukou, coordonnateur et chef du département de formation et études sectorielles de la CCIB

L’importance de la production, de la transformation et de la mise sur le marché du manioc et de ses dérivés ont été démontré par Olivier Serge Akpovo, agro-économiste et chef du Projet d’appui au développement agricole et à l’accès au marché (PADAAM), Ce projet se concentre principalement sur trois filières : le manioc, le maïs et le riz.

CCIB
Olivier Serge Akpovo, agro-économiste et chef du Projet d’appui au développement agricole et à l’accès au marché (PADAAM)

Le manioc, face à divers défis

Comme le dit Lavoisier, tout ce qui concerne le manioc, de la tige à la feuille en passant par la racine, peut être utilisé et transformé. Au Bénin, 19 variétés de cette culture sont enregistrées, mais 3 sont particulièrement prisées. Des initiatives existent déjà, comme la mise en place de coopératives de femmes qui transforment le manioc en divers produits tels que le gari, le tapioca et la farine.

Malgré ces avancées, la filière fait face à plusieurs défis. La récolte reste principalement manuelle, et les outils utilisés sont souvent rudimentaires, entraînant une perte de rendement. De plus, la transformation du manioc est largement artisanale, ce qui limite la qualité et la quantité des produits dérivés. La détérioration rapide des racines fraîches pose également problème, avec une durée de conservation parfois inférieure à 48 heures.

« Il y a un travail à faire concernant les boutures. Une dynamique est mise en place par l’État à travers divers projets et programmes, notamment le PADAM, pour obtenir du matériel végétal sain et performant au profit des différents acteurs. Sur la question de la transformation, il est important de passer d’unités artisanales à des unités semi-industrialisées et industrialisées », a précisé le communicateur.

La valorisation des produits dérivés du manioc ne se limite pas à la transformation alimentaire. Des débouchés comme la production de biogaz à partir des déchets de manioc constituent de nouvelles perspectives. La demande intérieure est forte, et le marché du Sahel représente également une opportunité. « Il y a quelques années, la consommation de manioc au Niger, au Burkina Faso, au Mali, était faible, mais aujourd’hui, ces pays connaissent une forte demande pour les produits dérivés », a souligné le chef de projet PADAM.

Pour l’avenir, plusieurs axes de développement doivent être explorés : améliorer la productivité des cultures, élargir les chaînes de valeur et diversifier les produits dérivés. Une stratégie de gouvernance forte est également nécessaire pour coordonner les efforts des différents acteurs de la filière.

La séance s’est conclue par une visite des différents stands installés pour l’occasion.

Auriol HOUDEGBE

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