Le forum sur l’agroécologie et l’agriculture biologique a débuté le lundi 21 octobre 2024 à Abuja, au Nigéria. Cet événement, qui se poursuivra jusqu’au vendredi 25 octobre, rassemble divers acteurs agricoles de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. L’objectif principal est de promouvoir des systèmes alimentaires durables dans la région, en mettant l’accent sur des pratiques résilientes d’agroécologie et d’agriculture biologique.
Ce forum est organisé par l’Alliance pour l’agroécologie en Afrique de l’Ouest (3AO) et le West Africa Network (WAfrONet), en partenariat avec la CEDEAO et ActionAid Nigéria. Il se concentre sur le thème : « Financer la transformation des systèmes alimentaires et nutritionnels durables pour la souveraineté alimentaire en Afrique de l’Ouest à travers l’agriculture biologique et l’agroécologie : quelles politiques, mécanismes et instruments ? »
L’objectif de ce forum est de « développer un système alimentaire et nutritionnel résilient dans la région et appelé des stratégies de financement transformatives avec un regard critique sur quelles politiques, mécanismes et instrument », a souligné docteur Joubdo Obie représentant du comité local. Ce forum revêt une grande importance car il offre l’occasion non seulement d’échanger des idées, mais aussi de façonner collectivement l’avenir du système alimentaire durable, a ajouté Andrew Mamedu, directeur national d’ActionAid Nigeria.
Au cours des allocutions, l’accent a été mis sur le fruit du travail entre 3AO, Wafronet et Action-Aid dans le cadre de la thématique du forum. Les défis à relever ont aussi eu une place dans les discussions.
Enjeux climatiques et perspectives
La CEDEAO déploie divers projets pour soutenir l’agriculture y compris l’éducation et la formation avec plus de 25 centres de formation agricole dans les 15 États membres. Le directeur de la planification et de la coordination des politiques au ministère fédéral de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, Alaji Tanimu Ibrahim a affirmé que « l’agroécologie et l’agriculture biologique constituent des solutions concrètes pour la sécurité alimentaire ». Ils permettent aux petits exploitants agricoles, en particulier aux femmes, de prendre en charge leurs moyens de subsistance et de contribuer à la croissance économique locale a-t-il ajouté. Pour le moment, l’agriculture biologique fait face à des défis significatifs. Le faible revenu, le manque d’information et de sensibilisation ainsi que l’insuffisance d’équipement moderne comme des obstacles majeurs à l’adoption de pratiques durables en sont quelques-uns.
Sur le plan climatique, Alain SY Traoré, directeur de l’agriculture et du développement rural à la CEDEAO, représentant le président de la commission de l’institution, a évoqué que d’ici 2060, l’Afrique de l’Ouest pourrait connaître une hausse des températures de 2,3 degrés Celsius. « Pour 1,8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, notre pays, et plus particulièrement les zones d’Afrique de l’Ouest, sont au cœur des défis du changement climatique auxquels nous sommes confrontés dans la première moitié du XXIe siècle. Selon les scénarios les plus pessimistes, d’ici 2060, « l’Afrique de l’Ouest connaîtra une hausse des températures de 2,3 degrés Celsius, ce qui signifie que nous serons confrontés à un réchauffement de 0,6 degré Celsius par décennie » a-t-il déclaré.
Pour rappel, selon la FAO, les exploitations familiales de la région fournissent plus de 80 % de la production agricole, à condition d’un environnement politique propice.
Dorice M. AHOLOUKPE
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