Les activités de production de poissons en cages flottantes ont débuté ce samedi 20 juillet 2024 à Bagré, dans la région du Centre-Est du Burkina Faso. Le coup d’envoi a été donné par le ministre de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, le Commandant Ismaël Sombie. Plusieurs personnes vont bénéficier d’un appui financier pour développer les activités piscicoles.
Une fois sur le site, le ministre et les populations ont procédé à l’empoissonnement des premières cages. Au total, quarante-quatre (44) promoteurs privés, en grande majorité des jeunes, des femmes et des personnes vulnérables, vont bénéficier de plus de 740 millions de francs CFA pour la pisciculture en cages flottantes.
Actuellement, environ 30 000 tonnes de poissons sont produites au Burkina Faso, tandis que les besoins sont estimés à 200 000 tonnes. Cette situation oblige le pays à importer les 170 000 tonnes restantes, entraînant une perte de devises. Le financement de plus de 740 millions de francs CFA provient du Fonds Duma Ka Fa (DKF) dans le cadre de l’Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025. Ce programme vise à atteindre une production de 100 000 tonnes de poissons afin de réduire la dépendance vis-à-vis des importations.
Un autre objectif est la création d’emplois pour la jeunesse, réduisant ainsi les poches de recrutement pour les groupes terroristes. Les alevins étant produits à Bagré, la distance entre le site d’approvisionnement et le site des 44 promoteurs est réduite, ce qui réjouit les producteurs en attente de bons résultats.
L’étape de Bagré fait suite à l’essai de Samandéni « qui est très concluant » selon le ministre Ismaël Sombie. Le barrage de Samandéni a une capacité d’oxygénation qui va jusqu’à 4 mètres de profondeur. Sur ce premier site d’essai, la récolte dans les premières cages sera faite dans quelques jours.
« Ici [à Bagré, Ndlr], il était question de dupliquer le même modèle en vue d’accroître rapidement le volume de production de poissons, mais surtout de créer de l’emploi. À la différence de Samandéni, l’approche à Bagré se fait à travers des financements par le fonds Duma Ka Fa, mis en œuvre il y a quelques mois par le gouvernement pour soutenir l’ensemble des initiatives en lien avec la production agro-pastorale. Visiblement, nous sommes très satisfaits », a déclaré le ministre.
En fonction de l’engouement et des besoins, le gouvernement pourrait étendre le financement et permettre à l’ensemble des personnes intéressées de s’inscrire. L’autorité ministérielle a profité de l’occasion pour appeler à une bonne gestion des fonds.
Le lancement de la production de poissons en cage flottante à Bagré est l’une des nombreuses actions initiées par le gouvernement pour le secteur agropastoral, où il prévoit d’investir plus de 10 milliards de FCFA en 2024. L’objectif est de renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.
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Des mesures pour la sécurité alimentaire
Parmi les autres initiatives, il y a le Projet de développement intégré des chaînes de valeur maïs, soja, volaille et poisson et de résilience (PIMSAR). Au terme de ce projet, il est prévu l’acquisition de 240 tonnes de semences certifiées de maïs hybrides et de soja, 500 tonnes de phosphate burkinabé, 1 800 tonnes d’engrais minéraux, 1 500 tonnes d’aliments pour volailles, 5 millions de doses de vaccins contre la maladie de Newcastle et la variole aviaire, ainsi que l’acquisition de 25 kits de production piscicole pour les personnes vulnérables.
En plus de 21 000 cages flottantes prévues, le ministère envisage la mise en place de 13 000 cages piscicoles mobiles dans les 13 régions du pays, visant plus d’un million de tonnes de poisson au cours de la campagne 2024-2025. En janvier, des jeunes ont été formés sur la pisciculture hors sol et sa gestion financière.
Selon Dr. Badioula Coulibaly, directeur de l’aquaculture et de la recherche développement, la production piscicole au Burkina Faso représente un marché d’environ 40 milliards de francs CFA à conquérir.
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