Le monde entier célèbre ce 05 décembre, la journée mondiale du sol (JMS). A cet effet, le ministre béninois de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche a adressé un message à la nation. Selon la FAO, 33 % du sol (du monde entier, ndlr) est dégradé modérément ou fortement en raison de l’érosion, de la perte de matière organique du sol, de l’épuisement des nutriments, de l’acidification, de la salinisation, du compactage et de la pollution chimique.
Dans son intervention, Gaston Dossouhoui a fait savoir que le Bénin n’est pas entièrement épargné de ce phénomène de pollution des sols. De par les activités économiques (agriculture, industrie, commerce, transport), et le développement du milieu urbain avec ses corolaires, la pollution des sols devient de plus en plus une préoccupation majeure. C’est dira-t-il « protéger et réhabiliter les terres agricoles dégradées est une priorité nationale »
Message du Ministre de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche à la Nation dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale des Sols.
Cotonou, le 05 Décembre 2018
Béninois et Béninoises,
Chères compatriotes ;
Demain 05 décembre 2018, la communauté internationale célèbre la Journée Mondiale du Sol.
Selon une déclaration de la FAO en 2017, « Le sol est l’endroit où tout commence » et « Peu de gens savent que les sols sont une ressource non renouvelable. Il faut plus de mille ans pour faire un centimètre de sol. Cela signifie que dans notre vie, tout le sol que nous voyons est tout ce qu’il y a »
C’est conscient de cet enjeu, que chaque année, la Communauté Internationale célèbre la Journée Mondiale des Sols, le 05 décembre.
La Journée mondiale des sols se tient afin d’attirer l’attention sur l’importance d’un sol en bonne santé et préconiser la gestion durable des ressources en sol.
La 5ème édition, celle du 05 décembre 2018, est placée sous le thème « la pollution des sols : soyez la solution ».
En septembre 2015, le Sommet des Nations Unies pour le développement durable a adopté l’Agenda 2030 et les dix-sept (17) Objectifs de développement durable. Les Etats se sont engagés à éliminer la pauvreté et la faim dans le monde, à assurer la sécurité alimentaire, à améliorer la nutrition et à promouvoir l’agriculture durable. Ces résolutions intervenaient dans un contexte marqué par des situations alimentaires et nutritionnelles difficiles dans certaines contrées du monde. Ces difficultés résultent de la dégradation des terres, des conflits, de la variabilité climatique, du ralentissement de l’économie mondiale, de la persistance des inégalités, etc.
Selon un rapport publié par la FAO le 2 mai 2018 à Rome, lors du lancement d’un symposium mondial, la pollution des sols représente une menace inquiétante pour la productivité agricole, la sécurité alimentaire et la santé humaine, mais l’on n’en sait que très peu au sujet de l’ampleur et de la gravité d’une telle menace.
« La pollution des sols affecte la nourriture que nous mangeons, l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons et la santé de nos écosystèmes » a déclaré Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO lors du lancement du symposium.
« La capacité des sols à faire face à la pollution est limitée, la prévention de la pollution des sols devrait être une priorité dans le monde entier, » a-t-elle ajouté.
Selon la FAO, 33 % du sol est dégradé modérément ou fortement en raison de l’érosion, de la perte de matière organique du sol, de l’épuisement des nutriments, de l’acidification, de la salinisation, du compactage et de la pollution chimique.
Le Bénin n’est pas entièrement épargné de ce phénomène de pollution des sols. De par les activités économiques (agriculture, industrie, commerce, transport), et le développement du milieu urbain avec ses corolaires, la pollution des sols devient de plus en plus une préoccupation majeure.
Les terres agricoles sont de plus en plus menacées. Et face à cela, nous ne saurons rester indifférents. C’est d’ailleurs pourquoi, le Gouvernement de Son Excellence, Patrice TALON, à travers mon département ministériel et celui de Cadre de Vie et du Développement Durable, du Ministère du Transport et des Infrastructures, du Ministère de l’Industrie et du Commerce, et d’autres Ministères sectoriels encore, a mis en place un dispositif de suivi permanent de l’environnement et de lutte contre les activités dégradantes des terres.
En ce qui concerne particulièrement mon Ministère, il est prévu dans le Plan Stratégique du Développement du Secteur Agricole, la composante 3.2 « Gestion Durable des Terres et des Ecosystèmes Aquatiques », et dont la mise en œuvre contribuera à l’atteinte de la Cible 3 de l’ODD 15.
Je voudrais d’ailleurs remercier les partenaires qui accompagnent mon ministère dans la mise en œuvre de cette composante.
Je voudrais citer ici la Coopération allemande qui, à travers la GIZ, met en œuvre dans 18 communes de quatre (04) départements, le projet Protection et Réhabilitation des sols pour améliorer la sécurité alimentaire au Bénin (ProSOL). Je m’en voudrais de ne pas remercier particulièrement la Chargée de ce Projet et son équipe, qui en trois ans seulement ont pu :
- réhabiliter 48 300 hectares de terres agricoles dégradées ;
- former 34 428 agriculteurs dont 41% de femmesdont les terres sont dégradées ou menacées de dégradation;
- former 462 agents (privés et publics) de vulgarisation en Gestion Durable des Terres, qui s’investissent déjà et s’investiront davantage dans le conseil agricole ;
Les effets de ce projet sont immédiats et visibles. C’est par exemple, ce que témoigne l’augmentation des taux moyens des rendements des cultures comme le maïs, l’igname et le coton à plus de 65%, selon une étude réalisée par le projet en 2018.
Chers compatriotes,
Les principales causes de la pollution des sols au Bénin sont dues à une mauvaise gestion des terres souvent dans l’agriculture, les industries, le trafic routier etc.
Mais nous avons souvent l’impression d’attribuer les causes de pollution des sols à l’utilisation des engrais chimiques, les pesticides et les herbicides. Actuellement, les études scientifiques en matière d’utilisation des engrais chimiques au Bénin, indiquent que le Bénin est largement en dessous d’un taux de pollution dû à ces usages. Toutefois, nous notons de mauvaises pratiques des itinéraires techniques et d’utilisation des engrais, des pesticides et des herbicides non homologués, d’origine diverses, l’utilisation des produits plastiques non dégradables sur les terres agricoles.
Face à cet état de chose, le Gouvernement à travers mon Ministère, a pris les dispositions idoines pour limiter aux maximum, ces pratiques, qui ne garantissent ni la santé des hommes, ni la santé des sols et encore moins la réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
C’est pourquoi, cette année, au titre de la campagne agricole en cours, le Gouvernement a fortement soutenu la production agricole à bases des approches de gestion durables des terres, tel que inscrite dans le PSDSA et traduit dans la Stratégie Nationale du Conseil Agricole.
Chers compatriotes, à l’occasion de cette 5ème Journée Mondiale des Sols, le Gouvernement réaffirme encore une fois, que protéger et réhabiliter les terres agricoles dégradées est une priorité nationale.
Ce n’est que cela qui donnera au Bénin, et particulièrement à la population rurale, les espoirs de productivité et par surcroît, de la création de la richesse et de l’autosuffisance alimentaire et nutritionnelle à l’ensemble de la population béninoise. « La pollution des sols, soyons la solution ».
Je vous remercie.