Le ministre de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage, Mabouba Diagne, a pris une décision majeure pour encadrer le marché des graines d’arachide. Dans une note diffusée récemment, il a annoncé la suspension des exportations de graines d’arachide à partir du 15 novembre 2024, et ce, pour toute la campagne 2024-2025.
Cette mesure, qui intervient à un moment crucial pour la commercialisation locale, vise à garantir que l’approvisionnement interne en arachides soit assuré avant toute exportation. Selon les autorités, cette suspension permettra d’éviter un déséquilibre entre les besoins nationaux et les quantités destinées à l’exportation, notamment pendant la période de commercialisation des produits agricoles.
La décision du ministre Diagne fait suite à une autorisation préalable, délivrée par une lettre de référence N°01223/MASAE/SG, accordée aux exportateurs pour une période bien définie, allant du 12 septembre au 15 novembre 2024. L’objectif était de protéger le marché national en évitant que les stocks d’arachides, qui sont essentiels pour les circuits locaux, ne soient écoulés trop tôt au profit des marchés étrangers.
Selon le rapport de l’Enquête Agricole Annuelle (EAA) de la Direction de l’analyse, de la prévision et des statistiques agricoles (DAPSA), sur les 1 750 849 ha de la superficie totale destinée aux cultures de rente par les ménages durant la campagne 2022-2023, l’arachide occupe 70% de la superficie exploitée, suivi du niébé (17%), du manioc (6%), de la pastèque (5%) et du sésame (3%). Aussi, les volumes de la production arachidière s’établit à 1 501 498 tonnes en 2022-2023 soit une baisse de 11 % par rapport à la campagne agricole précédente.
Dans la note circulaire signé par Dr Mabouba Diagne, il est précisé que « toute licence ou autorisation non exécutée à cette date devient caduque et non valable ». Ainsi, les détenteurs de licences ou d’autorisations sont invités à prendre en compte cette restriction, sous peine de voir leurs droits d’exportation annulés.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte plus large de renforcement de la souveraineté alimentaire au Sénégal, une priorité pour le gouvernement, qui cherche à mieux contrôler l’approvisionnement interne en produits stratégiques, notamment l’arachide, avant d’ouvrir la porte à l’exportation.
Précisons que le ministère n’a pas précisé de calendrier pour la levée de cette suspension. Néanmoins, cette mesure pourrait constituer une pause bienvenue pour le marché local, en offrant du temps pour renforcer les capacités de stockage et de commercialisation des arachides à l’échelle nationale.
Dorice M. AHOLOUKPE
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