Lors du récent atelier de formation des professionnels des médias sur le financement agricole, le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui, s’est prêté aux questions des journalistes agricoles. Concernant le rappel de l’ananas en France, le ministre s’est montré rassurant au vu des mesures prises pour corriger le problème. Il s’est également prononcé sur d’autres questions liées au développement de la filière ananas.
Il y a quelques mois, une crise liée à des dépassements de normes dans les exportations de l’ananas béninois vers l’Europe a révélé une défaillance dans la chaîne de contrôle du fruit. Selon les informations reçues, le rappel de l’ananas Pain de Sucre du plateau d’Allada dans certains centres commerciaux français serait dû à un défaut de contrôle en raison du manque de réactifs et à des dysfonctionnements de certains équipements au Laboratoire Central de Sécurité Sanitaire des Aliments (LCSSA).
Interrogé par les journalistes agricoles, le ministre Dossouhoui, dans sa première prise de parole publique suite à cette situation, s’est voulu rassurant. « Dans tous les cas, cette affaire nous a appris. Nous avons réparé les appareils concernés, fourni les réactifs nécessaires, formé de nouveau les agents, et les contrôleurs ont été formés. […] Nous allons continuer d’exporter notre ananas sans crainte », a-t-il déclaré.
Les autres défis de la filière
Par ailleurs, la filière fait face à d’autres défis, notamment l’urbanisation croissante, qui menace la disponibilité des terres agricoles adaptées à cette culture. « C’est de la zone d’installation du camp moderne d’Allada que provenait une grande partie de la production d’ananas. Si nous voulons conserver notre position sur les marchés nationaux, régional et international, il est nécessaire de trouver de nouveaux espaces adaptés », a affirmé le ministre Dossouhoui.
En 2023, le Bénin comptait plus de 6 000 producteurs d’ananas exploitant environ 5 770 hectares. La production de cette année est estimée à 480 000 tonnes, en deçà de l’objectif gouvernemental de 600 000 tonnes. Pour combler cet écart, le gouvernement identifie de nouvelles zones de culture, telles que le Plateau, le Mono, le Zou et les Collines, malgré l’absence de tradition locale.
La fourniture de rejets d’ananas à coût subventionné et la prise en charge des coûts de défrichement par le programme PACOFIDE sont autant d’actions entreprises par le gouvernement pour dynamiser la filière. Ainsi, à travers ces multiples actions, le Bénin s’efforce de surmonter les défis liés à l’ananas pour en faire une filière porteuse pour l’économie.
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