Annoncé fin octobre par le ministre russe de l’Agriculture, Vladimir Poutine a confirmé le 1er novembre dernier la prédisposition de la Russie à fournir gracieusement une quantité importante de céréales et d’engrais aux pays africains les plus défavorisés. C’était au cours d’un entretien téléphonique avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.
Des pays africains recevront très bientôt de la Russie des dons de céréales et d’engrais allant jusqu’à 500 000 tonnes. C’est ce que confirme le président russe dans un communiqué en début de mois. Une nouvelle qu’a annoncée son ministre de l’Agriculture, Dmitri Patrouchev, samedi 29 octobre. Il affirme que son pays était « prêt à envoyer gratuitement jusqu’à 500 000 tonnes de céréales aux pays les plus pauvres au cours des quatre prochains mois, ainsi qu’à remplacer complètement le blé ukrainien sur le marché mondial à des prix abordables ».
Ces déclarations interviennent en effet après la suspension par la Russie de sa participation à l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes suite à une attaque de drones sur ses navires en Crimée annexée. L’Ukraine est accusée d’avoir mené cette attaque avec le soutien d’experts britanniques, en utilisant le corridor humanitaire créé pour les exportations des céréales.
Pourtant, Londres dément toute participation à cette attaque et Kiev dénonce un « faux prétexte » pour la suspension de l’accord céréalier. Si Poutine déplore « l’échec de la mise en œuvre de la deuxième partie » de cet accord conclu en juillet dernier (le déblocage des exportations de produits agricoles et d’engrais russes vers les marchés internationaux), il exige par ailleurs de Kiev des garanties réelles du strict respect des accords d’Istanbul, notamment que le corridor humanitaire ne soit utilisé à des fins militaires.
C’est donc une opération de séduction des états africains afin d’éjecter l’Ukraine du marché africain.
Sèna Serge A.
