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Bénin : l’urbanisation résiliente débattue lors d’un forum à l’UAC

La question des villes africaines face aux changements climatiques était au cœur d’un forum ce jeudi 18 avril 2024. L’activité dénommée Forum résilience est pensée par l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) Monde actions durables (Mad). Au détour des communications, ils veulent contribuer à la transformation des villes en espace sain, vert et résilient.

La salle Fulgence Afouda du Master intégration régional et développement (Mird) de l’Université d’Abomey-Calavi a accueilli la troisième édition du Forum initiative résilience climat. Des enseignants, des étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi ou autres ONG ont répondu présents pour la même cause. Celle liée à l’appel de la résilience devant les changements climatiques.

Premier acte du moment, la visioconférence de l’architecte Luc Gnancadja, ancien ministre de l’environnement et du développement urbain, ancien secrétaire exécutif de la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.

Pour lui, l’interaction humaine, les relations sociétales contribuent à la définition d’une ville. Qui se définit d’ailleurs par son territoire et sa capacité de générer des revenus, a-t-il martelé. Il se pose alors les questions des défis, des enjeux économiques et sociaux. Les migrations d’un pôle à un autre et la non maîtrise d’une ville entraine une insécurité foncière. A l’en croire, l’urbanisation des villes en Afrique a évolué plus vite que les investissements dans le domaine.

A la quête de développement durable, la gouvernance intervient. Pour réussir à avoir une ville résiliente, il urge selon les explications du conférencier, de maîtriser le territoire, de cartographier les risques (en parfaite collaboration avec la population), co-développer et co-construire toutes les formes d’adaptation. S’y ajoute la formation des architectes, des urbanistes, des leaders des communautés. L’effort de toutes les parties prenantes doit sortir, explique Luc Gnancadja. Seule la ville peut tout accomplir pour se montrer résiliente. « On ne peut pas développer la résilience pour vous », a laissé entendre l’architecte.

La commune d’Abomey-Calavi a été fortement peuplée ces dernières années. Les indices selon le Centre africain pour le développement équitable (Aced) sont : une très forte urbanisation entrainant des problèmes comme l’insécurité alimentaire, les inondations. L’une des conséquences environnementales est la destruction du couvert végétal. La deuxième conférence a donc porté sur la renaturation de la ville d’Abomey-Calavi vers une ville nourricière et biodiversifiée. Le soin a été laissé à Chanceline Tchibozo­-Kekele, spécialiste associée en économie de la nature à Aced pour le développement.

C’est pour corriger le tir que l’Aced propose le plan canopée d’Abomey-Calavi. Selon leur étude, le territoire sélectionné compte  environ 310 000 arbres, une moyenne de 77 arbres par hectare. Un taux anormal.

Ce plan propose alors l’aménagement des jardins-fermes communautaires, l’aménagement des espaces verts et l’appui à l’arborisation. La bataille est d’avoir d’ici 2030, environ 82 000 nouveaux arbres soit 12 000 arbres par an dans la ville d’Abomey-Calavi.

Satisfaction totale pour Docteur Abdoulaye Djafarou, chef département adjoint de géographie et aménagement du territoire de l’UAC et membre du Laboratoire de biogéographie et expertise environnementale.

« Chaque ménage doit planter au moins une espèce végétale dans sa concession. On sait désormais les portions d’espaces qu’il faut identifier pour mettre en terre des espèces végétales qui doivent tenir compte des conditions climatiques et biologiques du milieu, des espèces à croissance rapide pour permettre à l’air de circuler et que les populations puissent trouver une solution par rapport à la chaleur », a déclaré l’enseignant.

Déo-Gratias Kodjo, coordonnateur du champ d’action ressources naturelles et cadre de vie au Cercle international pour la promotion de la création, (CIPCRE-Bénin) s’inscrit dans le même cadre.

« Nous pensons qu’au-delà des discours, il faut que chaque citoyen de nos villes puisse se mettre à l’action et que lorsque nous faisons l’architecture de notre maison, que nous prévoyions déjà où mettre en terre un pied, de préférence un lieu, pour qu’au finish, nous profitions au maximum du bien faire de ce cadre, notamment la ventilation naturelle ».

A la suite des échanges, l’initiative retenue sera financée à hauteur d’un million.

« Elles sont même impatientes qu’on choisisse encore leur localité »

A la suite de chaque forum, une innovation est sélectionnée et proposée aux populations. L’année dernière, c’était une initiative sur la valorisation des déchets dans l’agriculture.

« Nous sommes allés à une ferme à Houèto, où nous avons échangé avec les femmes qui font le maraichage dans cette zone-là. Nous leur avons montré le processus de transformation des déchets en agriculture. Elles ont maîtrisé la technique. Il faut retenir qu’on a été satisfaits. Ce forum permet aux populations béninoises de continuer à poser des aides pour réduire les effets des changements climatiques dans le contexte béninois », rassure Pamphile Houndji, le secrétaire général de l’ONG Mad.

Ces femmes sont satisfaites et attendent qu’on les choisisse pour la nouvelle initiative.

Auriol HOUDEGBE

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