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Déclaration de Nairobi : l’engagement africain pour les engrais et les sols

Lors du récent Sommet africain sur les engrais et la santé des sols tenu à Nairobi, les dirigeants africains ont unanimement adopté la Déclaration de Nairobi, démontrant ainsi leur engagement envers la revitalisation des sols et l’amélioration de la sécurité alimentaire sur le continent.

La Déclaration, fruit de discussions intenses entre les chefs d’État et de gouvernement africains, vise à promouvoir des partenariats et des investissements pour une gestion durable des engrais et de la santé des sols. Avec treize engagements clés, cette déclaration trace la voie vers un avenir agricole plus prospère et résilient pour l’Afrique.

Parmi les engagements figurent des objectifs ambitieux tels que tripler la production nationale et la distribution d’engrais organiques et inorganiques certifiés d’ici 2034, ainsi que la fourniture de recommandations agronomiques ciblées à au moins 70 % des petits exploitants agricoles du continent. Cela concerne les cultures, les sols et les conditions climatiques spécifiques pour bien bénéficier des engrais. Il a été recommandé le soutien aux États membres producteurs de gaz naturel en matière de production d’engrais. De plus, la déclaration prévoit le plein fonctionnement du Mécanisme africain de financement des engrais (AFFM) pour soutenir la production et la distribution d’engrais, ainsi que des interventions en matière de santé des sols.

Pour concrétiser ces engagements, la Commission de l’Union Africaine a été chargée de rassembler les ressources de quelques natures pour l’exécution des programmes. Une mission à accomplir en collaboration avec les différents fonds climatiques existants. De plus, la déclaration appelle à la formulation et à la mise en œuvre de politiques et de réglementations favorables à la gestion des engrais et à la santé des sols, ainsi qu’au renforcement des capacités nationales dans ces domaines.

Cette initiative ambitieuse vise également à promouvoir la solidarité africaine à travers le partage de connaissances et de meilleures pratiques en matière de fertilité des sols. En intégrant ces engagements dans les plans nationaux d’investissement agricole, les dirigeants africains s’engagent à fournir des ressources adéquates pour leur mise en œuvre, sous la supervision des ministres des finances.

 « Le Centre africain pour le développement des engrais, basé au Zimbabwe, existe depuis les années 1980. Nous devons optimiser l’utilisation de ces actifs continentaux existants pour stimuler la production locale d’engrais et fournir des engrais de qualité aux agriculteurs africains à des prix abordables. Cela est impératif si nous voulons améliorer le secteur agricole du continent, clé de notre souveraineté et de notre sécurité alimentaires. Ces investissements devraient également se refléter dans nos budgets nationaux » a d’ailleurs déclaré Moussa Faki, Président de la Commission de l’Union africaine.

La Déclaration de Nairobi représente donc une étape significative vers la transformation du secteur agricole en Afrique, offrant un avenir plus prometteur pour les communautés agricoles et renforçant la résilience du continent face aux défis futurs.

« En outre, le Sommet de l’AFSH a approuvé un Plan d’action décennal pour les engrais et la santé des sols, le Mécanisme de financement de l’Afrique (AFFM) pour le Plan d’action et le cadre de l’Initiative des sols pour l’Afrique, qui représentent tous des efforts ambitieux à long terme pour améliorer systématiquement la santé et la productivité des sols africains », renseigne la conclusion du sommet.

4 000 participants parmi lesquels 57 ministres de l’agriculture et des affaires étrangères et d’autres cadres politiques, des scientifiques, des représentants du privé ont pris part à ce sommet sur « Écouter la terre ».

Les treize engagements pris :

  1. Tripler la production nationale et la distribution d’engrais organiques et inorganiques de qualité certifiée d’ici 2034 afin d’améliorer l’accès et l’abordabilité pour les petits exploitants agricoles.
  2. Rendre disponible d’ici 2034, à au moins 70 % des petits exploitants agricoles du continent, des recommandations agronomiques ciblées pour des cultures, des sols et des conditions climatiques spécifiques afin de garantir une plus grande efficacité et une utilisation durable des engrais.
  3. Soutenir les efforts des États membres producteurs de gaz naturel en matière de production d’engrais afin d’augmenter leur production et d’en garantir la disponibilité à des prix stables.
  4. Rendre pleinement opérationnel le Mécanisme africain de financement des engrais (AFFM) pour améliorer la production, l’approvisionnement et la distribution d’engrais organiques et inorganiques, ainsi que les interventions en matière de santé des sols.
  5. La Commission de l’UA mobilisera des ressources financières et techniques pour exécuter les engagements en étroite coopération avec les différents fonds climatiques existants.
  6. Formuler et mettre en œuvre des politiques et des réglementations pour créer un environnement propice aux interventions en matière d’engrais et de santé des sols.
  7. Développer et promouvoir le renforcement systémique des capacités nationales pour les pratiques et technologies de gestion des engrais et de la santé des sols pertinentes au niveau local.
  8. Développer et promouvoir le renforcement systémique des capacités nationales pour les pratiques et technologies de gestion des engrais et de la santé des sols pertinentes au niveau local.
  9. Promouvoir la solidarité africaine à travers des programmes de partage de connaissances, de formation, de développement et de transfert des meilleures pratiques en matière de fertilité et de santé des sols.
  10. Veiller à ce qu’au moins 70 % des petits exploitants agricoles aient accès à des services de vulgarisation et de conseil de qualité sur les engrais et la santé des sols, émanant des systèmes de vulgarisation publics et privés.
  11. Au moins 70 % des petits exploitants agricoles ont accès à des services de vulgarisation et de conseil de qualité sur les engrais et la santé des sols, émanant des systèmes de vulgarisation publics et privés.
  12. Intégrer les recommandations de la Déclaration dans les plans nationaux d’investissement agricole pour leur mise en œuvre.
  13. Les ministres des Finances doivent mobiliser et allouer des ressources adéquates pour la mise en œuvre des recommandations de la Déclaration.

Auriol HOUDEGBE

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