Le niébé est à l’honneur à Cotonou, où se tient, depuis ce lundi 23 septembre 2024, la septième conférence mondiale de recherche sur cette légumineuse. Cet événement vise à établir des orientations efficaces pour résoudre les défis liés à sa production. Cette conférence est couplée avec l’initiative Aïkounzan 2024.
Malgré les efforts fournis pour atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique, les rendements agricoles restent faibles et l’insécurité alimentaire persiste. À cela s’ajoute le changement climatique, qui impacte les productions.
« Pour atteindre l’objectif qui est de produire plus sur une superficie réduite, nos systèmes nationaux et internationaux de recherche agricole ont l’impérieux devoir de favoriser l’innovation par la découverte de nouvelles idées, technologies et méthodes pour renverser la tendance actuelle et rendre durable les systèmes agroalimentaires », a déclaré Abdoulaye Toko, directeur adjoint de cabinet du Ministère de l’agriculture du Bénin, lors de la cérémonie officielle de la conférence.
Le niébé, un atout de la sécurité alimentaire en souffrance
Face à cet état de choses, les instituts de recherche ont réalisé des progrès. Les acquis de la recherche existent dans la promotion des filières agricoles, dont les céréales et les légumineuses à graines, comme le niébé. Ce dernier occupe une place de choix dans l’alimentation, car il constitue une source de protéines végétales de premier ordre. Cependant, la culture du niébé rencontre plusieurs contraintes socio-économiques qui freinent sa compétitivité.
Angelo Djihinto, directeur scientifique de l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), énumère les difficultés suivantes : l’accès difficile aux variétés de qualité, l’absence de stratégies de diffusion des variétés, la sécheresse et la pauvreté des sols, la forte attaque des ravageurs et maladies, ainsi que les pertes post-récolte élevées.
La présente conférence est donc opportune pour renforcer la contribution du niébé au système agroalimentaire et à la sécurité alimentaire. Les chercheurs, rassemblés pour la même cause, présentent et partagent les résultats de leurs travaux dans les domaines de la production, de la transformation, de la conservation et de la mise en marché du niébé afin d’améliorer sa résilience face au climat, ainsi que la sécurité alimentaire et nutritionnelle. La conférence permettra également aux étudiants d’établir des contacts avec des scientifiques expérimentés dans le domaine de la recherche.
Aïkounzan, l’initiative nationale pour le niébé
Pour accompagner ces échanges scientifiques, la Journée du Niébé – Aïkounzan 2024 est également organisée. Cet événement, qui est à sa troisième édition, vise à promouvoir différents produits, avec l’objectif d’améliorer la qualité de vie des acteurs du marché du niébé.
« Il était normal d’avoir une journée ouverte au grand public pour présenter à la population les enjeux autour de la filière niébé au Bénin, quels sont les problèmes rencontrés par les différents maillons de la filière, et quelles sont les innovations proposées […] de manière à redonner une place au niébé », a confié Youna Hemery, chercheuse en nutrition et qualité de l’alimentation à l’Institut de Recherche pour le Développement en France (IRD).
Sur place, des informations sont disponibles sur la lutte biologique contre les ravageurs du niébé, les cuisines mobiles, les systèmes de stockage pour la conservation, ainsi que sur l’intérêt nutritionnel du niébé, avec des dégustations de différents plats à base de niébé.
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