Les 15, 16 et 17 avril 2024, le Bénin sera l’hôte de la 14ème assemblée générale du Conseil ouest et centre africain pour la recherche agricole et le développement (Coraf). Les échanges vont porter sur l’accroissement de la collaboration avec le secteur privé en Afrique de l’Ouest et du centre afin d’atténuer l’impact des crises climatique, sanitaire et sécuritaire sur l’agriculture. Le directeur général de l’Inrab est revenu sur les points clés lors d’une conférence de presse.
Devant les hommes des médias, le directeur général de l’Institut national des recherches agricoles du Bénin (Inrab), Docteur Adolphe Adjanohoun a confié les détails de la 14ème Assemblée générale du Coraf. C’était ce 11 avril 2024 dans la salle de conférence du ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche.
Le spécialiste en fertilité des sols a précisé que la thématique principale de la session ordinaire repose en premier sur « l’implication du secteur privé dans la génération et la valorisation des ressources de recherche ». Ce choix résulte de l’urgence qui se pose en matière de défis pour ces pays dans l’agriculture. L’insertion du secteur privé est liée au fait qu’il contribue aussi à l’accroissement de la productivité à partir des résultats issus des recherches agricoles du secteur public.
« L’Etat n’est qu’un régulateur, un facilitateur. Donc ce n’est que justice si l’on veut, si l’on souhaite que le secteur privé s’investisse, investisse dans la recherche agricole. S’investisse parce que les innovations doivent répondre aux préoccupations, aux besoins de ce secteur privé. Comment est-ce qu’on trouve le juste milieu pour inciter, pour rassurer le secteur privé? L’atelier va se pencher là-dessus, recenser [les propositions, Ndlr] et essayer de trouver des voies pour que nous y allions », a-t-il déclaré.
L’autre pan de la thématique est l’impact des crises en Afrique sur le milieu agricole. La situation avec les changements climatiques, les ravageurs, les inondations sont autant de points à évaluer. « Nous sommes dans un contexte de crises, crise sécuritaire, des coups d’Etat dans la sous-région, du djihadisme; crise sanitaire, on a eu la crise de la Covid-19 il n’y a pas longtemps. Crise sécuritaire ça va beaucoup plus loin, la guerre entre la Russie et l’Ukraine impacte fortement le secteur agricole. Quelles actions ont été menées pour atténuer ces impacts-là, aussi bien au niveau des gouvernants qu’au niveau de la recherche et qu’au niveau des autres acteurs du secteur agricole de l’Afrique de l’ouest et du centre? », a ajouté le directeur de l’Inrab.
Foire et visites de terrain
Au cours des trois jours d’activités, il est prévu une foire qui démarre le samedi 13 avril 2024 sur l’esplanade du Palais des congrès. Après l’ouverture de l’assemblée générale le 15 avril, il y aura une suite de conférences suivies de « l’examen la gouvernance de l’Institut ». Un bilan est attendu de la part du secrétaire exécutif et du conseil d’administration du Coraf puis des amendements vont suivre. Des résolutions vont en sortir. Au cours de cette session ordinaire, le Conseil d’administration va être renouvelé car « son mandat va à terme ».
L’autre point de mire est la journée du Bénin. « La tradition veut que lorsqu’on organise l’Assemblée générale dans un pays, qu’on prenne une journée pour que ce pays montre à ses pairs, aux autres pays, ce qu’il a en matière de résultats de recherche et de valorisation des produits de la recherche à l’école », a précisé le directeur général. Ainsi, parmi les 41 posters des chercheurs du Tchad, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Togo, du Bénin, 03 vont être sélectionnés et primés. Dans l’agenda, il est programmé une découverte du Bénin à travers deux axes. Celle Cotonou – Ouidah et celle Cotonou – Allada où la Zone Industrielle de Glo-Djigbè sera visitée.
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Le choix du Bénin
La dernière expérience du Bénin dans l’organisation de l’assemblée générale du Coraf remonte en 2010. Cette nouvelle expérience repose sur un certain nombre de critères. « La première base, c’est que ce soit une fois en Afrique de l’Ouest, l’autre fois en Afrique de l’Est ». En 2022, c’était le tour du Tchad, pays d’Afrique centrale, d’accueillir l’événement. Pour Adolphe Adjanohoun, les autres atouts du Bénin restent la « stabilité » tant politique que sécuritaire. Ce voisin du Nigéria est aussi le premier producteur de coton, « et au niveau de l’ananas, ça avance très bien ». De même, « les noix d’anacardes du Bénin sont les meilleures en termes de qualité », ajoute-t-il. Autant de critères qui pourraient avoir milité, selon le Directeur général de l’Inrab, en faveur du Bénin. « Ce ne sont pas des critères qui ont été écrits quelque part que nous allons lire », a-t-il martelé.
L’une des attentes du directeur général de l’Inrab à l’issue des assises est « que les participants apprécient les avancées du Bénin en termes de technologie agricole et en termes de valorisation des résultats de recherches agricoles ».
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