Préserver durablement les écosystèmes riches en biodiversité, soutenir les moyens de subsistance des communautés locales et de contribuer à la lutte contre le changement climatique, ce sont là quelques-uns des enjeux que présente la préservation des parcs nationaux de la Pendjari et du W au Bénin. Engagée dans cette lutte depuis 2017 au Bénin, l’ONG African Parks met en œuvre un modèle qui s’avère « salvateur » au vu des résultats positifs enregistrés. Ce modèle a été présenté aux acteurs des médias au cours de la 4ème session du Vendredi Agricole tenue le 8 septembre 2023 au siège du groupe de presse Le Rural à Abomey-Calavi.
Sur une superficie totale de 32 250 km² que représente le complexe transnational W-Arly-Pendjari (WAP), l’ONG African Parks a la responsabilité de gérer 26.361Km2 en Afrique de l’Ouest. Un espace transfrontalier qui abrite des milliers d’espèces animales et végétales. Rien que sur le territoire qu’occupe le Bénin sur cet espace, on décompte plus de 4000 éléphants, 2000 lions, des buffles, guépards, léopards et plus de 360 espèces d’oiseaux. Il suscite de ce fait la pratique du tourisme, mais reste en proie à la surexploitation de ses ressources naturelles (terre, bois, chasse prohibée, etc.).
Depuis 2017, l’ONG African Parks en a la gestion. Elle y déploie un modèle de conservation. Selon Jacques Kougbadi Coordonnateur chargé de la communication et marketing de l’ONG, ce modèle a pour objectif de « garantir la mobilisation des ressources suffisantes pour faire face aux exigences de gestion des aires protégées dont la gestion est souvent difficile pour les États ». Il repose sur un partenariat avec les gouvernements des pays et les contrats de gestion vont de 5 à 50 ans selon les pays, a-t-il indiqué.
A cet effet African Parks a mis en place des infrastructures et des équipes de gestion favorables à la conservation des parcs. Avec ce dispositif, l’ONG parvient à réduire la pratique du braconnage, travaille à faciliter le repeuplement des espèces végétales et animales menacées. Car « aujourd’hui, on peut souligner que les aires protégées garantissent le fonctionnement des écosystèmes. Elles nous produisent des services écosystémiques comme l’eau pure, l’air pur et l’accès aux ressources », soutient Jacques Kougbadi
Le modèle de conservation des parcs nationaux d’African Parks intègre par ailleurs le renforcement des mesures de sécurité soutenu par l’Etat béninois à travers l’opération mirador pour faire face au terrorisme dans la zone. Un volet commercial a été également développé pour faciliter la mobilisation des ressources
Un modèle humanitaire
Aussi African Parks ne cesse-t-il de multiplier ses efforts à développer l’agriculture et la pêche au périphérique des parcs, en collaboration avec les associations et coopératives communautaires, tout en œuvrant pour l’autonomisation financière des populations riveraines.
Grâce à ses appuis à travers un projet d’apiculture, 87 bénéficiaires de ce projet issus de dix (10) villages limitrophes du parc Pendjari ont produit près de 3232,5 Kg de miel. 71632Kg de poissons collectés ont généré au moins 179080 dollars à 1053 personnes selon les responsables de l’ONG.
A en croire les statistiques de l’organisation, c’est 22579 Kg de viandes issues de la chasse sportive qui ont été distribuées aux populations locales, avec la délivrance de 394 autorisations d’accès aux ressources par ces dernières ; 17951 plants mis en terre ; 271791Kg de coton biologique et 129250 Kg de soja produits respectivement par 555 et 172 agriculteurs locaux.
Toutefois, de nombreux défis restent encore à relever surtout avec la montée de l’extrémisme violent qui sévit au nord du Bénin depuis début 2022.
Si l’ONG African Parks compte déjà à son actif 22 parcs sous gestion dans 12 pays d’Afrique, elle ambitionne bien atteindre les 30 parcs à l’horizon 2030.
LIRE AUSSI Journée internationale des forêts 2023 : la santé en question
