Le gouvernement du Sénégal a décidé de la mise en œuvre d’un plan d’aménagement consensuel des parcours du bétail. Une décision de soutien au développement de l’élevage. Des mesures ont été aussi prises pour l’agriculture et la pêche.
Quelques jours après son passage à la 24ème édition de la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara), le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye adopte une série de mesures.
Selon le compte rendu du conclave des ministres du 22 mai, la réunion a démarré par les communications du président. Il a félicité les éleveurs et les acteurs pour leur contribution à la disponibilité des ressources animales au Sénégal. Par la suite, il a démontré l’importance du développement du secteur de l’élevage et des productions animales dans la quête de souveraineté alimentaire du pays.
Le président a instruit le premier ministre Ousmane Sonko de finaliser l’actualisation du Programme national de production fourragère, visant à contrôler le prix des aliments pour bétail et à maîtriser les feux de brousse. Un plan d’aménagement consensuel des parcours du bétail et des espaces de pâturage, notamment dans la zone sylvopastorale, doit être mis en œuvre immédiatement.
Un recensement national régulier et une identification du cheptel sont envisagés afin de mieux allouer les ressources à l’élevage. Aussi, l’urgence d’un recensement général des infrastructures d’élevage et équipements pastoraux réalisés par l’Etat a été soulignée. Ces mesures seront suivies d’une réflexion stratégique sur les modes d’exploitation et d’entretien de ces infrastructures. Les ministères des forces armées et de l’intérieur vont intensifier leurs actions contre le vol de bétail.
En accompagnement, le ministre de l’élevage, en collaboration avec le ministre de l’industrie et du commerce doivent soutenir le développement des filières avicole, viande et lait, et promouvoir la consommation des productions animales nationales.
La rencontre hebdomadaire a également évoqué le rôle important de la femme dans le développement familiale, économique. « Le Chef de l’Etat a demandé au gouvernement de procéder à un audit des mécanismes et instruments de promotion économique et sociale des femmes et l’actualisation des plans, stratégies et actions destinés au renforcement de leur autonomie ».
Relancer la pêche artisanale
Le 6 mai 2024, le ministère des pêches a publié une liste des bateaux autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises. La pêche, qui fait vivre environ 600 000 sénégalais sur une population de 18 millions, comprend 132 navires industriels sénégalais, 19 navires étrangers (tous de l’Union européenne, dont deux navires d’appui), et plus de 17 400 pirogues artisanales.
Deux jours après cette publication, le gouvernement a exprimé que « la pêche artisanale est une source importante de revenus pour une partie de la population ». Préserver les ressources halieutiques et protéger les professionnels de la pêche artisanale sont quelques mesures annoncées le 08 mai. Dans les prochains jours, il sera effectué une révision du Code de la pêche maritime et son application rigoureuse puis l’audit du pavillon sénégalais et l’évaluation des accords et licences de pêche au Sénégal.
Le président a invité le premier ministre à engager des concertations avec les acteurs du secteur pour définir un programme d’urgence pour la relance de la pêche artisanale et le développement de la pêche industrielle. « Par ailleurs, il a indiqué la nécessité de développer l’aquaculture, source d’emplois, par un maillage du territoire national en centres et stations aquacoles », conclut ce chapitre du point du conseil des ministres.
Mesures agricoles
« Nous avons impliqué les autorités militaires cette année, en collaboration avec le ministre des forces armées, qui travaille avec le ministre de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage pour que les subventions et le soutien en général bénéficient directement aux vrais bénéficiaires, à savoir les agriculteurs et les éleveurs », avait déclaré le président au Fiara 2024.
Comme pour la pêche, le secteur agricole au Sénégal bénéficiera de la révision et de l’actualisation de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale. Toutes les parties prenantes sont invitées à proposer un Plan national de prévention et de gestion des inondations pour faire face aux conséquences climatiques. Les travaux d’aménagement préhivernage et le déploiement des moyens d’intervention de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (BNSP) et du Génie militaire ciblent par conséquent les régions, zones et sites prioritaires. Sans oublier la distribution des intrants en quantités et en qualité.
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