Le plus grand élevage de rhinocéros en captivité au monde, sis en Afrique du Sud, appartient désormais à l’ONG African Parks. Celle-ci a racheté l’établissement privé « Platinum Rhino », ouvert en 2009, dont le propriétaire était à court d’argent, pour « réensauvager » les animaux et sauver ainsi cette espèce menacée de disparition dans le monde.
John Hume, 81 ans, n’est plus propriétaire du plus grand élevage de rhinocéros au monde. Le richissime homme d’affaires sud-africain a dû vendre son établissement à African Parks. Lundi 4 septembre 2023, l’ONG a annoncé dans un communiqué avoir « accepté d’acheter la ferme et les 2 000 rhinocéros » qu’elle contient. Près de 8 000 hectares situés à 200 km au Sud de Johannesburg, la plus grande ville d’Afrique du Sud et la capitale de la province de Gauteng. Pas de précision sur le coût du rachat.
LIRE AUSSI Afrique du Sud : le gigantesque élevage de rhinocéros bientôt vendu. Pourquoi ?
Pour manque de fonds
En début d’année, le millionnaire avait publié son intention de vendre aux enchères le joyau. Raison avancée, John Hume manquait de fonds pour mettre en œuvre son projet visant à sauver l’espèce menacée par le braconnage. Alors qu’il avait déjà investi, précise-t-il, 150 millions de dollars.
« L’élevage de rhinocéros est un loisir coûteux », avait-il déclaré en février dernier à l’AFP. Puis, l’éleveur a lancé la recherche de potentiel « idéal acheteur », un passionné de la conservation des rhinocéros ayant les moyens pour continuer leur élevage. Mais Platinum Rhino « n’a reçu aucune offre », selon African Parks qui dit avoir été approché pour son expérience en la matière.
« African Parks n’avait pas l’intention d’être propriétaire d’un établissement d’élevage de rhinocéros en captivité comptant 2 000 rhinocéros. Cependant, nous reconnaissons pleinement l’impératif moral de trouver une solution pour ces animaux afin qu’ils puissent à nouveau jouer leur rôle essentiel dans des écosystèmes pleinement fonctionnels », a déclaré Peter Fearnhead, PDG d’African Parks.
Réensauvager les rhinocéros
Dans son communiqué, le nouveau propriétaire de l’élevage a précisé ce qu’il veut en faire. En effet, l’ONG va progressivement abandonner le programme de reproduction. Sur la prochaine décennie, elle prévoit relâcher les bêtes dans la nature à travers l’Afrique. Il s’agit de les « réensauvager dans des zones bien gérées et sécurisées, en établissant ou en complétant des populations stratégiques, réduisant ainsi les risques pour l’avenir de l’espèce »
En tant qu’une organisation de conservation, African Parks collabore depuis plus de 20 ans avec une douzaine de pays africains dont le Bénin pour la réhabilitation et la gestion à long terme de leurs zones protégées. Son acquisition de l’élevage privé sud-africain abritant 15% de la population mondiale de rhinocéros blancs est saluée par les spécialistes de ces animaux. L’Etat de l’Afrique du sud a déclaré être prêt « à soutenir African Parks et d’autres partenaires avec des conseils techniques et scientifiques » pour la réussite de son projet.
