Au Cameroun, les producteurs de cacao ont le sourire aux lèvres. Et pour cause, la campagne cacaoyère 2023-2024 leur a été très profitable : le prix du cacao a triplé, atteignant 3300 FCFA le kilogramme.
A Makénéné, dans le centre du Cameroun, le kilogramme de cacao a coûté 3 100 FCFA entre le 15 et le 19 février 2024. Les producteurs de Batschenga ont cédé leurs fèves à 3 300 FCFA tandis que ceux de Kékem à l’Ouest ont vendu le cacao à 3 360 FCFA par kilogramme. Par rapport aux campagnes précédentes, le prix a triplé. Le ministre camerounais du commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, cité par l’Agence Ecofin, signale « une évolution à la hausse de 200%, de très loin supérieure à celle de l’inflation » au sein du pays.
Le ministre attribue ces évolutions positives aux opérations de ventes groupées coordonnées par son département ministériel. La vente groupée est une opération qui consiste à regrouper en un même endroit les cacaos d’une coopérative ou de plusieurs producteurs pour leur mise en marché. Encouragée par les retombées de cette stratégie, l’autorité gouvernementale appelle les producteurs à maintenir discipline et rigueur en privilégiant les ventes groupées dans un processus transparent et concurrentiel.
Hormis ce mode de commercialisation, la montée des prix du cacao au Cameroun s’explique également, selon la source, par une demande accrue et la compétition entre exportateurs et transformateurs locaux pour le contrôle d’une offre de plus en plus limitée.
Malgré les achats massifs des exportateurs affiliés aux grands négociants internationaux, l’arrivée de trois nouveaux broyeurs sur le marché de la transformation locale renforce la concurrence. C’est-à-dire que l’avènement de Atlantic Cocoa, Neo Industry et Africa Processing contribue à inciter certains à surenchérir pour acquérir les fèves et faire tourner leurs usines sous-utilisées faute de matières premières.
Le Cameroun est le troisième producteur africain, derrière la Côte d’Ivoire et le Ghana, et quatrième producteur mondial de cacao (2021-2022). En Afrique centrale, le pays tient le lead aussi bien de la production que de la transformation. La filière contribuerait à 1,2% du Produit Intérieur Brut (PIB) national, et 8,2% du PIB agricole. Elle génère plus de 400 mille emplois directs et indirects.
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