Consciente des enjeux sanitaire et économique liés à l’importation massive des produits animale et halieutique, la commission permanent Agriculture, Elevage et Pêche, Arboriculture et Foresterie de l’Académie nationale des sciences arts et lettres du Bénin (CPA/ANSALB) a réuni en atelier du 17 au 18 octobre 2022 à Grand Popo un parterre d’acteurs et de têtes pensantes autour du thème « Compétitivité de la production locale des animaux d’élevage face à l’importation des produits carnés et halieutiques, volailles poissons et dérivés ». Cet atelier a remis au goût du jour les défis à relever afin de vaincre la dépendance à l’importation massive des produits animale et halieutique au Bénin.
Si le Benin doit atteindre la souveraineté alimentaire tant souhaité notamment dans les produits carnés et halieutiques, la production locale doit se montrer à la hauteur de la demande des populations en protéine animale. Ceci devient d’autant plus une urgence face à la démographie galopante qui porte avec elle des besoins qui ne cessent de croître. C’est pour définir les stratégies d’amélioration de la compétitivité des viandes, poissons et dérivés produits localement face à la concurrence des produits importés, que la commission permanente Agriculture, Elevage et Pêche, Arboriculture et Foresterie de l’Académie nationale des sciences arts et lettres du Bénin a initié ledit atelier.
«Ces dernières décennies, les productions animales et halieutiques locales sont en constante augmentation. […] Cependant, il est noté que, depuis 2015, la demande en viande dépasse 250.000 tonnes pour une production locale estimée, en 2020, à 76.161 tonnes pour la viande, à 125.146 tonnes pour le lait et à 15.850 tonnes pour les œufs. De même, chaque année, le déficit de l’approvisionnement en poissons du Bénin est énorme, avec une production halieutique évaluée en 2019 à environ 89.000 tonnes (pêches maritime et artisanale), contre un besoin en poissons estimé à 202.000 tonnes» a laissé entendre Prof. Mansourou Moudachirou, président de la CPA/Ansalb. Celui ci déplore le niveau croissant des importations de ces produits surgelés qui s’accompagnent de leur lots d’effets néfastes sur la santé et qui occasionnent d’énormes pertes de capitaux pour l’économie.
Les causes de la faible compétitivité de la production animale et halieutique locale
Pendant deux jours, des représentants des ATDA 2 et 7, des universitaires, des agronomes, des organisations professionnelles de production animale et halieutique, des techniciens, des importateurs et producteurs locaux ont mené des débats nourris à travers la diversité des communications qui ont meublé ces assises. Celles-ci ont révélé par exemple que l’importation des produits halieutiques s’imposent du fait de la faible couverture des besoins par la production locale. Bien que les consommateurs expriment une préférence pour les productions locales, les habitudes de consommation prouvent le contraire en raison des coûts des produits importés nettement plus abordables. La baisse de la production céréalière et la cherté des intrants d’élevage qui influent sur le prix de vente de ces produits expliquent également cet état de chose.
Tout ceci suggère que des efforts doivent s’accentuer sur l’amélioration des rendement à divers niveau à travers une stratégie rigoureuse que les communicateurs ont partagé avec les participants. Edifiés par les communications et échanges qui ont prévalu en ces deux jours, les acteurs à divers niveaux de la chaine de production animale et halieutique repartent satisfaits d’avoir des orientations claires pour booster la production locale de protéines animales et de faire face progressivement à la concurrence déloyale qu’imposent les produits importés.
Mechac Awokoloïto
