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Bénin: le PROMAC lancé pour combler le déficit halieutique

Le Projet de l’aquaculture durable et de la compétitivité des chaines de valeur de la pêche (PROMAC) est entré dans sa phase active ce mercredi 15 mai 2024. Le lancement officiel a été fait par le ministre de l’agriculture Gaston Dossouhoui à Azalaï hôtel. Le but est d’accroitre le rendement du secteur aquacole et de la pêche puis assurer la sécurité alimentaire.

Dans l’une des salles de conférence de cet hôtel, le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Cossi Dossouhoui a donné le top de l’exécution du Projet de l’aquaculture durable et de la compétitivité des chaines de valeur de la pêche. L’occasion a permis de présenter le projet.

La mise en œuvre de ce plan intervient à un moment où la production du Bénin couvre seulement 40% des besoins nationaux. Les 60% restants sont issus de l’importation d’une valeur de 62 milliards FCFA par an.

De la présentation de Cyrille Aholoukpe, coordonnateur du projet, il ressort que le PROMAC vient en renfort pour une indépendance du  Bénin dans le secteur. Son objectif est de « contribuer à l’accroissement de la contribution du secteur de la pêche et de l’aquaculture aux économies locales et nationales et à la souveraineté alimentaire par la promotion de l’aquaculture, la gouvernance des pêches et l’amélioration de la valeur ajoutée du poisson ». Il s’agit d’un projet inclus dans le Programme d’action du gouvernement (PAG). C’est le pont de synergie entre tous les autres projets du sous-secteur comme la Promotion de la pisciculture de case (PROVAC), le PNDF-Aquaculture, le projet Béninincusif.

L’exécution a démarré depuis décembre 2023 et prend fin en décembre 2028, sur une durée de cinq ans. Le résultat escompté est d’avoir 65 millions de tonnes d’alevins par an suivi de la production de 30 mille tonnes d’aliments chaque année. Autres aboutissements, la construction et l’équipement de 250 hectares d’étangs ainsi que d’un point de débarquement aménagé (PDA) à Grand-Popo. Le PROMAC cherche à résoudre des problèmes environnementaux et sanitaires liés à l’activité de fumage des poissons. Raison pour laquelle, 100 foyers améliorés et 50 tentes de fumage solaire seront acquis.

« Nous avons d’énormes potentiels pour l’élevage de poisson au Bénin. C’est pour ça que le projet a commencé par être exécuté pour que la production aquacole puisse commencer à prendre le lead puisqu’avec l’aquaculture nous pouvons produire les poissons d’élevage et satisfaire la population » a expliqué Cyrille Aholoukpe.

Le projet englobe trois composantes : le développement de la pisciculture compétitive et résilient au climat ; le développement des chaînes de valeur commerciales et gestion durable de la pêche. Puis la promotion de la résilience sociale et écologique dans les systèmes fragiles de l’économie bleue.

Tous les 12 départements du Bénin sont pris en compte pour le déploiement. Dans le Mono, l’Atlantique, le Littoral et l’Ouémé ce sont les façades maritimes qui sont visées. La zone d’intervention au niveau des autres départements est soit des plans et cours d’eau, des bas-fonds ou des retenues d’eau.

Au nom de ses pairs le Préfet du Littoral Alain Orounla se dit fier. « Le Bénin, comme le monde, ne peut plus faire face à ses besoins en produits halieutiques en comptant sur la pêche de cueillette. Les plans d’eau naturels ont atteint leur plafond de production et sont confrontés à des défis liés à l’accroissement de la capacité et de l’effort de pêche, à l’utilisation des méthodes et les enjeux de pêche inadéquats, à la pollution par des déchets ménagers et industriels. Il faut donc agir. Ce projet vient s’ajouter à une gamme de mesures alléchantes pour le renforcement des populations dans le but de faire face aux effets de diverses crises économiques qui secouent le monde » a-t-il confier.

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PROMAC
Illustration des participants de l’atelier de lancement du PROMAC

Les bénéficiaires sont les acteurs de la production, de la transformation, du transport jusqu’à la consommation des poissons avec un accent sur les jeunes et les femmes riverains).

« En effet, le Promac pour nous est un projet qui vient combler un vide, qui vient rétablir une justice, car la filière poisson est restée pendant longtemps le parent ou l’enfant pauvre du MAEP. C’est un projet qui nous rassemble et qui nous ressemble, nous acteurs de l’aquaculture et de la pêche au Bénin. C’est l’occasion à saisir pour réconcilier nos deux grandes familles qui ont pour dénominateur commun le poisson » s’est exprimé le secrétaire général de l’interprofession du poisson d’élevage du Bénin (IPEB), Martial Kouderin, représentant les acteurs du secteur.

La réalisation du projet est estimée à 23,636 milliards de FCFA financé à 70% par la Banque africaine de développement (BAD), à 27% par le Don FEM, à 2% par le gouvernement plus les 1% des bénéficiaires. Confiant de la stratégie, le représentant pays de la BAD, Robert Masumbuko a affirmé que « le Bénin peut nourrir le Bénin et aussi le géant voisin. Avec le concours du ministre de l’économie et des finances, la BAD a quadruplé les ressources pour le Bénin».

Dans son allocution remplie de satisfaction morale, le ministre Gaston Dossouhoui dit vouloir assurer l’équilibre entre tous les secteurs à sa charge. Son attention a porté sur les souches de poissons, leur alimentation et les infrastructures d’élevage. Il appelle les communautés à collaborer avec les autorités pour la disponibilité des espaces.

« Je suis heureux à travers ce projet de fournir des hommes, des femmes avec un nouveau mental, un nouvel engagement, une nouvelle conception de l’activité aquacole et piscicole. Tout ce que nous consommons ici et qui apportent de la protéine à nos communautés, nous devons vraiment trouver ces niches et les développer. Si une commune est en retard, je passe à une autre car les ressources doivent être consommées diligemment et sainement » s’est exprimé le ministre.

Une évaluation chaque six mois sera faite par l’autorité ministérielle qui promet un suivi assidu sur la coordination.

L’atelier de lancement du PROMAC a rassemblé les autorités préfectorales, locales, les pisciculteurs et leurs représentants, les organisations de la société civile.

Auriol HOUDEGBE

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