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Bénin/PROMAC : développement aquacole et piscicole, focus sur les composantes

Le Bénin, conscient de l’importance de l’aquaculture et de la pêche dans son économie, a lancé le Projet d’appui au développement de la pisciculture compétitive et résiliente au climat (PROMAC). Ce projet vise à promouvoir l’entrepreneuriat aquacole, à renforcer les chaines de valeur commerciales et à promouvoir la résilience sociale et écologique dans les systèmes fragiles de l’économie bleue. Zoom sur ces éléments.

Si le gouvernement du Bénin s’est doté du PROMAC, c’est pour atteindre trois objectifs spécifiques. En premier, le développement durable de la production et la productivité de la filière aquacole. Deuxièmement, il est question de la gestion durable des pêches continentale et maritime. Et enfin, le développement des chaînes de valeur de la pêche résilient au changement climatique. Ce sont ces lignes qui définissent les composantes dudit projet.

Développement de la pisciculture

La première division se décline sous le développement de la pisciculture compétitive et résiliente au climat. Cette composante est introduite pour la promotion de l’aquaculture à travers les étangs et des cages. Deux sous composante sont définies : la promotion de l’entrepreneuriat aquacole puis la recherche-développement et formation.

Le PROMAC soutient la production d’intrants (65 millions d’alevins et 30 000 tonnes d’aliments par an), la création de villages aquacoles, et encourage la coopération entre pisciculteurs et PME. De plus, il met en place une plateforme pour le développement de l’aquaculture innovante, axée sur la certification et la traçabilité. Les zones ciblées vont recevoir 250 hectares d’étangs et 56 000m³ de cages d’enclos.

« L’objet sera d’aller jusqu’à confirmer nos niveaux de consommation pour donner de la chance à des industrielles de s’installer pour un marché promoteur. Le Bénin est une porte qui s’ouvre sur le Sahel. Oui, les étangs pour produire mais la chaîne de froid pour garder le produit en très bonne qualité jusqu’à la table du consommateur est un autre challenge. Tout en essayant de lutter contre tout ce qui détruit la nature, nous allons trouver les mécanismes pour des foyers économiques, pour le fumage au gaz et autres pour donner de la valeur ajoutée à nos productions, stabilisées sur le temps et permettre maintenant de combler les périodes de vides » a dit le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Cossi Dossouhoui.

Le programme investit aussi dans la recherche pour améliorer la performance des alevins et dans la formation entrepreneuriale, avec une attention particulière à la participation des femmes.

« Aujourd’hui, il n’y a que pratiquement deux  espèces [(tilapia et clarias), Ndlr] qui sont maîtrisées en aquaculture et qui sont plus utilisées au Bénin. Il faut travailler pour voir si nous pouvons arriver à financer la recherche afin de pouvoir maîtriser l’élevage d’autres espèces. Nous allons également former beaucoup de jeunes à l’entrepreneuriat aquacole. On va les mettre dans les centres d’incubation et nous allons les aider à s’installer durablement. Généralement, beaucoup de consommateurs veulent acheter le poisson d’aquaculture, mais ils ne savent pas où le trouver. Il y a des marchés qui seront dédiés à ça. Nous allons acquérir et équiper des salles de conservation et de transformation » a déclaré Cyrille Aholoukpe, coordonnateur du projet.

Selon une étude en 2019 de la Direction de la Statistique Agricole (DSA) le sous secteur de la pêche (maritime, continentale et pisciculture) au Bénin occupe 6% des ménages du secteur agricole. Plus de 600 mille emplois directs et indirects en sortent.

Chaîne de valeurs commerciales

La deuxième composante est le développement des chaines de valeur commerciales et gestion durable de la pêche. Le projet va réhabiliter les marchés de poissons, renforcer les capacités des acteurs de la chaine de valeur de la pêche, et soutenir financièrement les coopératives et PME du secteur aquacole. La sous-composante deux concerne la gestion durable de la pêche. Elle organise les pêcheurs en coopératives, met en œuvre des plans de gestion des pêcheries, et investit dans l’équipement de contrôle et de secours en mer.

Appui à l’information climatique

Promouvoir la résilience sociale et écologique dans les systèmes fragiles de l’économie bleue représente la troisième composante du PROMAC. Il est prévu le soutient à la mise en place de réserves biologiques, le développement des plans de gestion des bassins versants. Sans oublier, le renforcement des capacités locales pour faire face aux défis du changement climatique.

A travers la seconde sous-composante, ici, c’est une mise en place des infrastructures. Le programme met en œuvre des activités liées à l’agroforesterie et à la conservation de l’eau, ainsi que des équipements pour surveiller la qualité et le débit des eaux.

Toutes les parties prenantes ont donné leurs avis pour la détermination de tous ces axes. « S’il est vrai que le PROMAC n’est pas le premier projet de l’État béninois qui sera mis en œuvre pour l’amélioration de la performance dans la filière poisson, il n’en demeure pas moins vrai que son processus d’élaboration a été atypique. En effet, ce fut un processus inclusif de longue haleine avec la participation active de nous, les acteurs de la filière aquaculture et pêche au Bénin » soutient le secrétaire général de l’interprofession du poisson d’élevage du Bénin (IPEB), Martial Kouderin, représentant les acteurs du secteur.

Dans le cadre de l’exécution du PROMAC, un quatrième chapitre a été défini, et concerne la gestion et la coordination du projet.

Auriol HOUDEGBE

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