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Bras de fer alimentaire : Burkina menace de riposter face au refus d’exportation

Le Président du Burkina Faso, Ibrahim Traoré a averti que son pays répondra réciproquement aux nations ayant suspendu l’exportation des produits alimentaires vers ses frontières. Il a affirmé la semaine dernière, lors d’une rencontre à Ouagadougou, que le Burkina Faso a de quoi produire le nécessaire pour son alimentation.

Cet avertissement fait suite à la décision de la Côte d’Ivoire de suspendre pour une durée de six mois l’exportation de ses principales denrées vivrières vers le Burkina Faso. Une mesure drastique qui prend effet à compter du 15 janvier 2024 et qui concerne vingt produits, notamment le manioc, l’igname, le riz, des légumes ainsi que des produits dérivés du manioc (semoule de manioc et attiéké). Ce sont des aliments essentiels de la cuisine ivoirienne.

Les autorités ivoiriennes ont justifié cette mesure en se fondant sur un décret de 2022 qui exige une autorisation préalable à l’exportation de tout produit vivrier. Elles invoquent la nécessité de protéger la sécurité alimentaire du peuple ivoirien et mettent en garde les contrevenants spéculant autour des produits vivriers.

Ouagadougou n’entend pas se laisser malmener. En tout cas, Ibrahim Traoré avertit que la riposte sera du tac au tac. « Ils ont donné une durée. Nous ferons en sorte qu’à la fin de cette durée, nous puissions également interdire l’entrée de ces produits sur notre territoire. Nous pouvons tout produire au Burkina », a-t-il déclaré face aux organisations de la société civile.

Le capitaine Ibrahim Traoré a été investi à la tête du Burkina Faso depuis septembre 2022 après un coup d’Etat. Depuis lors, le pays subit de sévères sanctions économiques de la part de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Le Président burkinabé a dénoncé les restrictions commerciales imposées par certains Etats de l’espace communautaire. Il faut rappeler que le Burkina, tout comme le Mali et le Niger, s’est retiré de la Cedeao pour « se concentrer sur [leur] organisation commune qui est l’AES ». L’AES est l’Alliance des Etats du Sahel.

A travers sa sortie, Ibrahim Traoré réitère son engagement et celui de tout son pays à travailler pour atteindre la souveraineté alimentaire. Il compte sur le potentiel agricole du Burkina Faso qui dispose en réalité de neuf millions d’hectares de terres arables dont environ 46% sont exploitées. « Je ne sais pas pourquoi un pays comme le Burkina Faso doit importer des denrées alimentaires. C’est difficile de comprendre parce que nous avons des terres, nous avons de l’eau en surface comme sous la terre, nous avons du potentiel », a soutenu le Président de la transition en février 2023 face aux acteurs du secteur agricole.

Désormais, avec par ailleurs les efforts dans la lutte contre le terrorisme pour libérer les champs des malfaiteurs, le Burkina Faso veut s’autosuffire sur le plan alimentaire.

Emmanuel M. LOCONON

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