A Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, un marché peu ordinaire s’anime depuis le 12 septembre 2023. Le Marché des innovations et technologies agricoles (MITA) d’Afrique de l’Ouest et du Centre met le cap sur la facilitation de l’accès des acteurs du monde rural aux technologies et innovations agricoles sensibles aux genres et à la nutrition.
Ils ont répondu présents. Les fournisseurs et utilisateurs des technologies agricoles se sont réunis à Ouagadougou pour quatre jours dans le cadre de la troisième édition du MITA. Une initiative du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricole (Coraf). But visé, « faire connaitre les technologies qui foisonnent dans la sous-région » en matière agricole, précise le Professeur Lamien Nieyidouba, gestionnaire de programmes à Coraf.
Mardi dernier, la cérémonie de lancement a été présidée par le ministre burkinabé de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Professeur Adjima Thiombiano. Il avait à ses côtés, son collègue de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, Colonel Ismaêl Sombie.
Pour le ministre Thiombiano, parlant de la place des femmes et jeunes dans le monde rural, investir dans les technologies sensibles aux genres est essentiel. Ainsi, « nous renforçons la capacité opérationnelle des femmes et des jeunes dans le secteur agricole », soutient-il. Un secteur en pleine métamorphose, fait remarquer Dr. Abdou Tenkouano, directeur exécutif du Coraf. Il en veut pour preuve l’amélioration de la productivité agricole « grâce aux technologies et à l’innovation » favorables à la résilience aux aléas climatiques et géopolitiques.
« Nous sortons ces savoirs des tiroirs»
Si pendant longtemps les chercheurs ont été taxés de ne pas suffisamment valoriser les résultats de leurs recherches agricoles, « avec le temps, nous sortons ces savoirs des tiroirs pour les exposer sur la place publique », explique Professeur Lamien Nieyidouba. C’est de fait ce à quoi sert le MITA. Il s’agit non seulement de « célébrer les avancées technologiques et les innovations dans le domaine agricole » mais aussi de « mettre en lumière l’importance du partenariat et de la collaboration dans la recherche et le développement agricoles », selon le représentant du Comité inter-Etat de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), Adamou Hinsa.
Au menu, des panels de rencontres B to B et un gala dénommé « soirée de l’innovateur agricole ». Dans ce marché circonstanciel, il y a « de la matière, vu que les potentiels utilisateurs auront l’embarras de choix sur tout ce que ces fournisseurs de technologies sont venus présenter », a déclaré Lamien Nieyidouba après le lancement. Il revient en outre sur la nécessité pour les décideurs politiques de faciliter la connexion entre la recherche et le secteur privé, partenaire pour la valorisation des technologies et innovations agricoles.
A ce rendez-vous, le Mali est pays invité d’honneur. Le MITA prendra fin le 15 septembre 2023 par la soirée de gala.
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