Le 30 septembre 2024, la Côte d’Ivoire a annoncé un prix de 1800 FCFA pour le kilogramme de cacao et de 1500 FCFA pour le café pour la campagne 2024-2025. Cette décision vise à aligner les prix sur ceux du Ghana, tout en soutenant les producteurs dans un contexte de défis environnementaux croissants et en améliorant leurs conditions de vie.
C’est lors de la clôture de la 9ème édition des Journées Nationales du cacao et du chocolat (JNCC) que le ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières, Kouassi Adjoumani Kobenan, a annoncé les différents prix. « Pour la campagne 2024-2025, le gouvernement a décidé d’une hausse de 20 % par rapport au prix de la campagne intermédiaire […] et donc de fixer à 1800 FCFA le prix du kilogramme de cacao », a-t-il déclaré. Le prix du cacao bord champ a donc été fixé à 1800 FCFA/kg. Quant au café, il est à 1500 FCFA, contre 900 FCFA lors de la campagne écoulée, soit une augmentation de 55 %. Ces différents prix entrent en vigueur dès ce 1er octobre 2024, date d’ouverture de la nouvelle campagne.
Harmonisation des prix et soutien aux producteurs
Dans le cadre de sa coopération stratégique avec le Ghana, la Côte d’Ivoire a harmonisé son prix avec celui du deuxième producteur mondial de cacao, qui a établi son prix depuis le 11 septembre 2024. Cette entente vise à harmoniser les politiques de production, de commercialisation et de fixation des prix. Par cette décision gouvernementale, les producteurs de café et de cacao qui ont la carte de planteur et leurs familles bénéficieront de la Couverture Maladie Universelle (CMU) de façon gratuite. À travers son allocution, le ministre a invité les producteurs non à jour à se mettre à jour pour bénéficier des mêmes avantages que leurs pairs, afin de limiter les difficultés qu’ils rencontrent. Pour un montant total d’un milliard de FCFA par mois, la prise en charge est confiée au Conseil café-cacao.
Bien avant cela, plus de 331 milliards de FCFA ont déjà été investis dans des infrastructures essentielles telles que la santé, l’éducation et l’hydraulique, pour améliorer les conditions de vie des communautés productrices. Toujours lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre a souligné que la réforme du secteur café-cacao en Côte d’Ivoire, mise en œuvre depuis 2012, a généré des résultats significatifs, avec près de 22 000 milliards de FCFA distribués aux producteurs. « L’ajustement opéré pour la campagne intermédiaire 2024 a permis à l’État de fixer un prix record de 1500 FCFA/kg bord champ, jamais octroyé en Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré.
Malgré ces avancées, les changements climatiques continuent d’affecter les rendements agricoles, déjà frappés par les conséquences de la cherté de la vie. Un autre problème demeure dans la production du cacao au pays des éléphants : celui de la protection de la forêt. « Nous ne pouvons plus continuer à produire du cacao au détriment de la forêt. Cela est un engagement fort du Chef de l’État, et notre pays s’engage à restaurer 3 millions d’hectares de terres dégradées d’ici 2030 », a confié Kouassi Adjoumani Kobenan.
Pour rappel, les JNCC se sont tenues du 28 au 30 septembre 2024 au Parc des Expositions d’Abidjan, avec pour thématique : « Pas de producteur, pas de cacao ».
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