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Elevage du poisson pangasius au Bénin : « Je signe l’acquisition des parentaux si […] »

Le pangasius encore appelé poisson-chat est un poisson développé au Vietnam dans les années 90. Plus tard, notamment en 2012, des alarmistes ont distillé dans l’opinion publique que le poisson serait contaminé. Ce qui a ralenti l’engouement de plusieurs pays à domestiquer cette espèce qui serait pourtant plus rentable.

Le Bénin est prêt à développer localement le pangasius. « A défaut d’avoir nous-mêmes nos disponibles pour aller vers la sélection, il faut importer les géniteurs. Et si la souche est certifiée par les agents, que c’est propre, c’est sans danger pour mon pays, je signe l’acquisition des parentaux », a déclaré le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui à l’occasion des Journées nationales du poisson d’élevage au Bénin (JoNaPEB) à Ouidah.

Depuis de nombreuses années, en effet, des critiques négatives ont terni la réputation du pangasius. Les alarmistes se sont attaqués entre autres aux conditions d’élevage de ce poisson qui serait élevé dans des « bassins d’égouts » au Vietnam et serait « rempli de produits chimiques toxiques du Mékong », un fleuve d’Asie du Sud-Est.

« Même s’il est vrai que les conditions d’élevage du panga [diminutif du pangasius, ndlr] sont critiquées pour des raisons environnementales, il est faux de dire qu’il est élevé dans les égouts. Selon le Cirad, le panga vietnamien n’est pas plus critiquable qu’un autre poisson d’élevage », a déconstruit Libération dans un article publié en 2018.

Une communication animée lors des JoNaPEB organisées par l’Interprofession du poisson d’élevage du Bénin (Ipeb) est revenue sur l’opportunité à développer cette espèce de poisson. « Il [pangasius, ndlr] est beaucoup plus herbivore que tout autre poisson », a fait comprendre le ministre Gaston Dossouhoui. Ainsi, si le coût de l’aliment dans un kilogramme de poisson est de 65% au moins de la valeur du poisson, selon le ministre, il est donc moins élevé dans l’élevage du pangasius.

Le ministre dit avoir produit lui-même du pangasius. « C’est l’un des tout premiers que j’ai élevé pour tester. Alors, rien ne doit bloquer ». Puis il ajoute : « Dans les mêmes filets où j’ai difficilement, après cinq à six mois 600, 800 kilos de tilapia, les mêmes enceintes me donnent deux tonnes de pangasius en cinq mois. Pourquoi vous ne voulez pas aller » vers l’élevage de ce poisson?  A en croire l’autorité, la volonté politique est « complète ». Il revient aux pisciculteurs de saisir l’opportunité. Même « les blocages administratifs, nous allons les lever », a assuré Gaston Dossouhoui.

Le pangasius

Poisson d’eau douce de la famille des poissons-chats ou silures, le pangasius a un corps allongé et sans écailles. Il vit en groupe et se nourrit de végétaux et d’animaux tels que des algues, des plantes aquatiques, des insectes et des mollusques. Le pangasius mange aussi parfois des fruits, des crustacés ou d’autres poissons. Il a une chair blanche, mi-grasse et sans arêtes, d’une texture fine et un goût peu prononcé. Son coût serait plus abordable sur le marché comparativement à d’autres poissons comme le tilapia frais qui coûte 2500 FCFA le kilogramme.

Emmanuel M. LOCONON

LIRE AUSSI Bénin/Journées nationales du poisson d’élevage : L’initiative de l’IPEB pour le développement de la pisciculture

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