Le Gabon et le Malawi ont participé, du 20 au 23 mai 2024, à la 91ème édition de la Foire internationale de l’agriculture de Novi Sad en Serbie. À l’issue des visites, les représentants africains veulent se baser sur les découvertes pour moderniser l’agriculture chez eux.
La Foire internationale de l’agriculture de Novi Sad est un salon professionnel réputé depuis des années, surtout dans le Sud-Est de l’Europe, pour sa capacité à rassembler plusieurs investisseurs, décideurs politiques et acteurs du monde agricole. Cette année, il y a eu plus de 1 200 exposants de 40 pays, soit 10% de plus qu’en 2023 où ils étaient près de 1 100 exposants venus de 26 pays et 125 000 visiteurs. Les exposants présentent des machines et des équipements agricoles, des semences, et des solutions d’emballage. Un tour sur les stands dévoile aussi des techniques de transformation des aliments, des solutions d’emballage, des énergies renouvelables appliquées à l’agriculture, des capteurs et des robots destinés à l’agriculture moderne.
« Le rôle principal de la foire est d’être le facteur clé dans la promotion et l’innovation de la coopération internationale », a déclaré le Premier ministre de Serbie Miloš Vučević lors de la cérémonie d’ouverture. Et c’est de cette source, épicentre de l’agro-industrie, que le Gabon et le Malawi veulent s’inspirer. « La Serbie entretient des relations traditionnellement amicales avec les pays africains et cette visite des représentants de la République du Malawi et de la République gabonaise en est la preuve. Ces deux pays constituent un marché potentiel pour notre production agricole car ils ont besoin de mécanisation agricole, de divers produits agricoles et de nos semences, et ils sont intéressés par les connaissances que notre faculté d’agriculture et nos instituts renommés peuvent leur apporter », soutient Dr Aleksandar Martinović, le ministre de l’agriculture, des forêts et de la gestion de l’eau de la Serbie.
Les visites de ces pays renforcent le respect mutuel et les coopérations entre eux. Le Premier ministre gabonais Raymond Ndong Sima a montré sa volonté de moderniser l’agriculture de son pays. « Nous avons besoin de mécaniser et d’investir dans les productions alimentaires. Nous avons une balance commerciale déficitaire dans le domaine alimentaire. Il faut être réaliste : la crise de la Covid-19 a révélé des choses auxquelles on ne pensait pas. On était dans une logique mondiale, et on a vu subitement une maladie arriver, les pays se refermer, certains se retrouver sans capacité de s’approvisionner. Il n’est pas exclu qu’une telle situation se reproduise dans le domaine alimentaire. Notre intérêt est d’inverser la courbe pour que la production de produits alimentaires augmente significativement chez nous », assure-t-il.
Les explications du ministre serbe de l’agriculture prouvent que 47% de la production nationale totale est pour le marché européen. De nouvelles destinations s’ajoutent à la liste. Le Gabon et le Malawi sont intéressés par l’importation des produits biologiques. Ils veulent acquérir des connaissances sur la production biologique.
L’Agence nationale de promotion des investissements du Gabon (ANPI) et la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab) sont les deux instances qui ont représenté le pays, dirigé par Brice Clotaire Oligui Nguema, pour les expositions. Une satisfaction pour Raymond Ndong Sima. « Lors de cette foire, j’ai eu l’occasion de visiter plusieurs stands très intéressants pour nous. Le centre de production de semences de maïs, en particulier, a retenu toute mon attention. De même, les machines et les tracteurs, qui sont des outils indispensables pour accroître la production, ont suscité mon intérêt. Je suis très satisfait d’avoir pu voir ces deux sites », s’est-il exprimé. Pour cette visite de travail, il était accompagné des ministres de la défense nationale, le général Brigitte Onkanowa, des travaux publics, le Général Flavien Nziengui Nzoundou, et de l’agriculture, Jonathan Ignoumba.
Investissement agricole en Serbie
Depuis 2016, le gouvernement serbe accorde une place de choix à l’agriculture. Une série de mesures a pris pour cible les femmes et les jeunes des zones rurales engagés dans la production alimentaire. Le soutien aux jeunes agriculteurs a déjà nécessité l’investissement d’un milliard 120 millions de dinars serbes. « Notre investissement dans le domaine agricole au cours des huit dernières années s’élève à 18 milliards de dinars serbes. Dont 10 milliards ont été consacrés aux exploitations agricoles individuelles, alors que le budget agricole précédent, il y a à peine dix ans, était 50 % inférieur », a affirmé la Présidente du gouvernement de Voïvodine, Maja Gojković.
Plusieurs programmes et politiques ont été mis en place dans ce sens. « Pour l’acquisition de mécanisation, d’équipements et de systèmes d’irrigation, un total de trois milliards de dinars serbes a été accordé. Plus de deux milliards de dinars ont été investis dans des systèmes anti-grêles modernes et nous avons également pris d’importantes mesures pour relancer la production bovine. Nous n’avons pratiquement aucune zone agricole qui n’ait pas été fermement soutenue par le gouvernement », conclut Maja Gojković.
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